Burkina Faso : L’état d’urgence décrété dans 8 régions


Le gouvernement a décidé de décréter l’état d’urgence dans 8 régions du Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’état d’urgence confère aux autorités certains pouvoirs et permet des restrictions de libertés afin de faire face au péril.


L’article 10 de la loi n°023-2019/AN du 14 mai 2019 précise que « l’état d’urgence est une situation de crise permettant aux autorités administratives de prendre des mesures exceptionnelles en matière de sécurité et qui sont susceptibles de porter atteinte aux droits et libertés des personnes. L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant le caractère de calamité publique de par leur nature et leur gravité« .
Le décret pris en conseil des ministres ce 24 mars 2023 concerne la région de la Boucle du Mouhoun (Banwa, Kossi, Nayala et Sourou), le Centre-Est (Koulpelogo), l’Est (Gnagna, Gourma, Komondjari, Kompienga et Tapoa), les Hauts-Bassins (Kénédougou et Tuy), le Nord (Lorum et Yatenga), le Sahel (Oudalan, Séno, Soum et Yagha), les Cascades (Comoé) et le Centre-Nord ( Bam, Namentenga et Sanmatenga).
Le décret prend effet à compter du 30 mars 2023. Il faut noter que l’état d’urgence avait déjà décrété au Burkina Faso. Cependant, la dissolution de l’Assemblée législative lors du coup d’Etat de septembre 2022 avait annulé cette décision.
Bon à savoir sur l’état d’urgence
Article 13 : Le ministre en charge de la sécurité et celui en charge de l’administration territoriale, selon leurs domaines de compétence, ou le chef de circonscription administrative compétent, peut, dans les zones où l’état d’urgence est en vigueur :
˗ requérir les personnes, les biens et les services ;
˗ interdire la circulation des personnes ou des véhicules sur toute l’étendue de son ressort territorial ou dans des lieux précis et à des heures fixées par arrêté ;
˗ ordonner des perquisitions, de jour et de nuit, dans les domiciles des citoyens ;
˗ requérir ou faire requérir la force armée et lui confier des tâches de maintien ou de rétablissement de l’ordre en collaboration avec les forces de sécurité intérieures ;
˗ ordonner le dépôt des armes et munitions, la recherche de toute cache d’armes et procéder à leur enlèvement en cas de découverte ;
˗ contrôler les contenus des médias et interdire les publications quel que soit le support utilisé ainsi que les réunions qu’elle juge de nature à inciter, à créer ou à entretenir le désordre ;
˗ contrôler, interdire et faire cesser tout enseignement, prêche, programme ou activité incitant à la violence, à la haine ou à l’extrémisme religieux ;
Article 14 : Le ministre en charge de l’administration territoriale ou le ministre en charge de la sécurité peut prendre toute mesure pour assurer le blocage de tous moyens de communication incitant à la commission d’actes de terrorisme ou faisant leur apologie ou divulguant des informations ou stratégies militaires de nature à exposer les Forces de défense et de sécurité ou à compromettre leur mission.
Loi n°023-2019/AN du 14 mai 2019 portant règlementation de l’état de siège et de l’état d’urgence
Faso7