Rapport de l’ASCE-LC : Les avocats d’Alassane Bala Sakandé dénoncent un règlement de comptes politiques


Au cours d’une conférence de presse ce 16 mars 2023, les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, ont réagi au rapport de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption sur la gestion de l’Assemblée nationale sous la présidence d’Alassane Bala Sakandé.


Pour les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, l’ASCE-LC n’est pas la structure habilitée pour auditer l’Assemblée nationale.
« La gestion de l’Assemblé nationale est bien contrôlable, mais pas par l’ASCE. Pour M. Bala Sakandé, cet audit est totalement illégal », a déclaré Me Dieudonné Willy.
L’audit, de l’avis de cet avocat d’Alassane Bala Sakandé, instruit par l’ancien chef de l’Etat, le lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba, « sans aucune raison », « n’est rien d’autre qu’un plan pour liquider M. Bala Sakandé ».



Abordant la question des irrégularités estimées à 13 616 286 039 F CFA, l’avocat de Bala Sakandé a rappelé que l’audit a fait ressortir des décaissements atteignant 12 milliards de F CFA, alors que ces fonds étaient destinés à la construction de l’hémicycle.
« L’Assemblée nationale n’a pas de siège. Sous Alassane Bala Sakandé, le bureau a décidé que l’Assemblée nationale va approvisionner chaque année dans son budget, quatre milliards de francs pour les travaux de construction de son siège. Sur trois (3) ans, (2019, 2020 et 2021), une provision de douze milliards (12 000 000 000) de francs a été constituée dans le cadre de la réalisation du projet. Ce sont ces fonds que l’ASCE/LC traite comme des décaissements pour effectuer des investissements qui effectivement sont réalisés sur le terrain », a déclaré Me Dieudonné Willy, en ajoutant que « le Contrôleur Général d’Etat fait montre d’une mauvaise foi. (…) Ces fonds étaient encore bien en place quand Bala Sakandé quittait ses fonctions suite au coup d’état».
Me Antoinette Ouédraogo, quant à elle, a affirmé qu’on « a laissé croire, à tous ceux qui ont un portable, 1 ou 2 mégas, à tout le monde que Alassane Bala Sakandé a détourné douze milliards. Peut-être que c’est pour pouvoir prendre les douze milliards (…) qu’on a déclenché la batterie d’audit ».



Les avocats ont été également mentionné le fait que l’ASCE/LC « accuse Alassane Bala Sakandé d’avoir fait subir à l’Etat, une perte sèche estimée à six cent quatre-vingt-treize millions sept cent quarante-deux mille sept cent onze (693 742 711) francs ».
Des explications de Me Dieudonné Willy, il est ressorti que, « l’ASCE/LC expose que s’il ne s’agissait pas d’un dépôt à vue et que les douze milliards (12 000 000 000) de francs devaient être rémunérés a 4,5% l’an, les intérêts pour toute la période auraient atteint six cent quatre-vingt-treize millions sept cent quarante-deux mille sept cent onze (693 742 711) francs ».
De son avis, quelqu’un a pu profiter et utiliser sa position pour tenter de nuire à leur client mais ce n’est pas pour autant qu’il faut personnellement poursuivre la personne. « Toute cette affaire n’est qu’une manigance politique et des règlements de comptes personnel. Tout ce qu’on est en train de faire ce n’est que du maquillage. C’est notre client qu’on vise », a déclaré Me Willy.
A la demande des justifications non trouvées de l’ALSE/LC, ces avocats ont informé que les justifications, copies de toutes les pièces ont été transmises dans quatre (4) cartons, par bordereau n°2022-074/cab du 28 septembre 2022. Ils ont alors montré leur détermination à se battre jusqu’au bout.
Point n’est donc besoin d’utiliser de gros termes tels que « règlement de compte », « mauvaise foi », « illégal » et j’en passe. Puisqu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Par les temps qui courent mieux vaut s’abstenir d’enflammer les situations qui n’en valent pas la peine. ABS reste donc serein .