Burkina Faso : CAMARADE exprime « haut et fort » son soutien à la Transition




Le Cadre d’Action des Mouvements et Associations Révolutionnaires pour un Accès au Développement Endogène (CAMARADE) a exprimé son soutien à la Transition, ce lundi 20 février 2023 au cours d’une conférence de presse. Ce mouvement s’est prononcé sur certains points, dont l’actualité politique, la décision de la CEDEAO et la réinhumation des restes du Capitaine Thomas Sankara et ses 12 compagnons.
Sur l’actualité politique, le CAMARADE a laissé entendre que la sortie du président de la Transition sous forme d’entretien a confirmé » toute l’intelligence politique de notre jeune capitaine ».
Selon ce mouvement, les 120 jours du capitaine Ibrahim Traoré ont permis d’entrevoir quelques éclaircies qui viennent comme un adjuvant pour le destin commun des Burkinabè.
« Il ne s’agit pas pour l’heure de s’attarder sur nos pertes humaines, territoriales et matérielles. Il s’agit pour tous les Burkinabè de montrer à hauteur des défis en clamant à haute voix leur adhésion à la dynamique enclenchée par la Transition « , a invité Samdpawendé Ouédraogo, coordonnateur du CAMARADE.
A en croire ce mouvement, la guerre imposée au pays exige une lecture stratégique de la réponse.
« En plus de populariser la guerre, la Transition a accéléré l’acquisition d’équipements et de logistiques importants pour l’armée, opéré une réorganisation de l’architecture militaire toute chose ayant permis de passer de l’étape de l’offensive de la défensive à la posture offensive », a noté le coordonnateur du CAMARADE.
« Ce n’est pas un soutien à Ibrahim Traoré »
Ainsi, il a invité certains analystes qui se prétendent clairvoyants à tourner leurs regards critiques vers les grands bouleversements opérés par la Transition au lieu de s’attarder sur les taches noires.
Selon Samdpawendé Ouédraogo, quand le président Ibrahim Traoré est arrivé, il a observé la volonté de faire mieux . Ils sentent le patriotisme, l’engagement, un jeune capitaine qui veut libérer son pays, qui veut être compté dans l’histoire et qui met les moyens pour y parvenir. C’est pourquoi ils disent « haut et fort » qu’ils soutiennent la Transition et les actions de la Transition.
« Je vous dis et je vous répète, ce n’est pas un soutien à IB, ce n’est pas un soutien à Ibrahim Traoré, c’est un soutien au président de la transition, au président Ibrahim Traoré. Tant qu’il prendra en compte les aspirations de la population, tant qu’il mettra tous les moyens au service de la nation, tant qu’il prendra des actions pour la libération de ce pays , le président Ibrahim là où il est, eh bien, nous, nous sommes avec lui (…) à ses côtés« , a-t-il déclaré.
En ce qui concerne le sujet relatif au communiqué de réinhumation des restes mortels du Président Sankara et de ses douze compagnons assassinés le 15 octobre 1987, prévue pour ce 23 février 2023, le CAMARADE » prend acte de cette décision de l’exécutif burkinabè« .
« Nous estimons que le lieu est un lieu indiqué »
Ce mouvement dit comprendre les agissements de la famille Sankara et leurs émotions, qu’il estime » tout à fait normal ».
« Nous, nous estimons que le lieu est un lieu indiqué parce que là où on a tué la révolution nous, nous voulons que ce soit là-bas aussi que nous allons faire renaître la révolution. Nous estimons que si le lieu est un lieu jadis considéré comme un lieu de torture , nous estimons qu’avec la renaissance du président Thomas Sankara nous allons pouvoir amoindrir le coin, effacer tout ce qui est comme négatif dans la mémoire des gens donc nous pensons que pour revivre notre révolution, c’est là-bas, là où il est tombé rependre l’exemple », a affirmé Samdpawendé Ouédraogo en précisant qu’il s’agit de leur point de vue.
Autre sujet sur lequel s’est prononcé le CAMARADE, l’interdiction de voyager pour les membres du gouvernement du Burkina Faso, du Mali et la Guinée décidée par la CEDEAO.
Ce mouvement n’a pas voulu trop se prononcer sur le sujet, mais, a laissé entendre que du point de vue politique, la CEDEAO est une CEDEAO dont les dynamiques s’appuient toujours sur les desiderata des Occidentaux notamment de la France.
» Quand vous regardez toutes les décisions que la CEDEAO est en train de prendre, aucune décision ne convient souvent aux peuples et nous estimons qu’il faut aller à la CEDEAO des peuples et pour aller à la CEDEAO des peuples, on doit passer obligatoirement par le fédéralisme. Nous ne voulons plus une politique par le haut, mais nous voulons maintenant une politique par le bas », a-t-il ajouté
En rappel, le CAMARADE est une structure faîtière des mouvements et associations révolutionnaires qui se reconnaissent dans la lutte d’émancipation du peuple, amorcée de 1983 à 1987 par le Président Thomas Sankara. Cette conférence de presse est sa première sortie officielle depuis son Assemblée générale marquant son existence en 2021.