Burkina Faso : 250 000 femmes victimes des violences sexuelles en une année, selon l’ISSP

L’Institut supérieur des sciences et de la population (ISSP) a présenté ce vendredi 3 février 2023, les résultats des modules Planifications familiale (PF) et Violences faites aux Femmes et Filles (VFF) du round 9 de la plateforme de recherche PMA, aux membres de l’association des journalistes et communicateurs en populations et développement (AJC /PD).

Après une année d’étude sur la planification familiale et les violences faites aux femmes et aux filles, l’Institut supérieur des sciences et de la population (ISSP) a présenté à l’association des journalistes et communicateurs en populations et développement (AJC /PD), les résultats afin de leur permettre d’atteindre leurs objectifs. En effet, selon Dr Georges Gueilla, directeur adjoint de l’Institut supérieur des sciences et de la population et le principal investigateur de la plateforme PMA, c’est une étude opérationnelle. Dans ce sens, elle est représentative au niveau national et elle a collecté un certain nombre d’indicateurs concernant la santé de la reproduction en général, mais surtout la planification familiale.

« Ce que nous avons retenu est qu’au niveau de la prévalence contraceptive, nous avons à peu près 32% de femmes au Burkina qui utilisent la contraception moderne. Cela a montré une certaine constance de l’augmentation de la prévalence, depuis 2014 que nous menons ces recherches », a-t-il affirmé en ajoutant qu’il y a des efforts qui ont été faits, car en 2013, c’était un taux de prévalence de 15%.

« Nous avons à peu près 32% au Burkina qui utilisent la contraception moderne », (Dr Georges Gueilla, directeur adjoint de l’ISSP).

De son avis, ce qui est le plus marquant est l’augmentation significative au niveau rural, mais avec des défis à relever. « Seulement 42% des femmes qui sont allées en consultation pour la PEV ont bénéficié de ce qu’on appelle un conseling complet. Elles ont été entièrement renseignées des inconvénients de certaines méthodes et de conseils sur comment faire lorsqu’il y a des effets secondaires », a-t-il expliqué.

Un autre défi à relever selon Dr Georges Gueilla, est le « problème éternel » des adolescents dans le besoin de contraception. « Des situations ou des adolescentes ont besoin d’avoir la planification familiale, mais le problème se pose en termes de résistance au niveau de certains prestataires à leur offrir les planifications familiales », a relevé le directeur adjoint de l’ISSP.

En ce qui concerne les violences faites aux femmes et aux filles, Dr Georges Gueilla a laissé entendre qu’en plus du « terrorisme ambiant », il y a aussi le « terrorisme domestique » qui sévit dans les ménages. Selon lui, beaucoup de femmes sont victimes de violence au niveau de leur ménage de la part de leur conjoint. Toute chose qui impacte négativement sur la dignité humaine.

 « 6% des femmes par exemple déclarent avoir subi des violences sexuelles au niveau de leur ménage, soit 250 000 femmes, sur une année donnée. Ensuite, pour toutes les formes de violence, c’est une femme sur 4 qui subit ces violences. C’est énorme », a-t-il informé.

« Il y a des femmes qui, potentiellement peuvent apporter quelque chose au développement, mais à cause de violences faites aux femmes, sont exclues du développement. Ça impacte le développement. Ça impacte l’implication de la femme dans le développement et si vous avez une population comme celle du Burkina composée à 52% de femmes et pour ces raisons n’apportent rien à la productivité, c’est une perte énorme pour le pays », a déclaré Dr Georges Gueilla.

En rappel, le projet PMA a été réalisé par l’ISSP, de décembre 2021 à février 2022 et il concerne le niveau national. La rencontre d’échanges et de présentation des résultats a réuni une vingtaine de journalistes et communicateurs.

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