Burkina Faso : Des gendarmes chez le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana à Pabré


Bénéficiant d’une décision de mise en liberté provisoire depuis le 15 décembre 2022, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, poursuivi pour des faits « susceptibles de recevoir des qualifications de complot, détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux », a connu un réveil inhabituel ce mardi 27 décembre 202. Des éléments de la gendarmerie nationale se sont rendus à son domicile dans la commune de Pabré située à la sortie nord de Ouagadougou. La présence des forces de l’ordre a alerté les admirateurs du Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana. Ces derniers se sont vite mobilisés pour s’opposer à une éventuelle nouvelle arrestation de leur ‘’héros’’. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Pourquoi la présence des gendarmes ? Le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, au volant de son véhicule, peu de temps avant d’être escorté par les gendarmes, s’est exprimé au micro de Faso7.


Souffrant de paludisme depuis une semaine, selon lui, c’est aux environs de 8h du matin que des éléments de la gendarmerie sont venus à son domicile.
« J’ai vu des gendarmes qui sont arrivés et je leur ai demandé qu’est-ce qu’il y a. Ils m’ont dit qu’ils ont besoin de moi à la Brigade de Recherches. Je leur aie dis de s’installer dans le salon et je suis allé dans ma suite pour aviser mon avocat et c’est depuis lors qu’il y a des tractations », a laissé entendre, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana.
Par ailleurs, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana dit ne rien se reprocher. Allant plus loin, il dénonce une volonté politique générale qui voudrait qu’il quitte le pays ou qu’il reste en prison pour que la Transition puisse se tenir « tranquillement ».
« Je ne suis pas un ennemi du peuple. Tout le monde le sait. Le 30 septembre, depuis ma prison, on m’a accusé d’avoir organisé, depuis ma cellule, un coup d’Etat et quelques heures après, le peuple a compris encore. Cette fois-ci, j’ai été libéré le 15 décembre par la justice militaire. Mais lorsque j’ai été libéré par la justice militaire, cela n’était pas du goût des autorités politiques. C’est ce qui explique que de tractations en tractations, j’ai fait 30 heures supplémentaires de détention arbitraire à la prison militaire. Et je comprends que l’objectif était de jouer le scénario du 2 février ; dès qu’il est dehors, on retrouve une nouvelle charge, un nouveau mandat pour le redéposer. Et cette fois-ci le 15 décembre, comme ça allait être trop flagrant, ils ont préféré me libérer et quelques jours après, revenir avec une nouvelle accusation pour me reconduire en prison », s’est-il exprimé.
Pour ce qui est de la supposée proposition de quitter le pays, le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana est catégorique : il ne bougera pas. « Je meurs pour le pays. Si je n’ai pas fui devant les terroristes, je ne peux pas fuir devant des tractations procédurales judiciaires ou politiques. Je préfère rester mourir en prison que de quitter le pays. Je ne quitte pas le pays, pas question », a-t-il laissé entendre.
Faso7