Capitaine Ibrahim Traoré : « Nous n’allons pas affronter nos jeunes frères à cause d’un individu»

Le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré dans une interview exclusive accordée à la Radio Oméga ce samedi 1er octobre 2022 que ses éléments n’ont pas la main mise sur le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba. « Nous n’avons pas la main mise sur lui parce que nous n’avons pas voulu faire couler le sang », a expliqué le Capitaine.

A propos de la présence du lieutenant-colonel Sandaogo Damiba sur une base française au Burkina Faso, le capitaine Traoré dit ne pas pouvoir confirmer, mais indique que Sandaogo Damiba a coordonné une contre-offensive dans la matinée.

« Il a ordonné une contre-offensive ce matin (du samedi 1er octobre 2022, ndlr). Une partie des Forces spéciales a été envoyée peut-être.(…) On a réussi à calmer la situation pour que ça ne dégénère pas », a-t-il déclaré.

« Il s’agit pour nous d’amener la quiétude et cette guerre, façon ça se mène, ça ne se mène pas comme nous l’entendons. La valeur de l’homme, de combattant, n’est pas leur premier souci.

Plusieurs fois, les hommes meurent comme des mouches, mais on ne change jamais de méthode. Le problème logistique mineur persiste avec les hommes et à cause de certaines pannes, vous pouvez être attaqués sur des positions. N’oubliez pas dernièrement le convoi de Boungou où il y a qui ont perdu la vie, qui sont restés sur leur position parce que, parce que…

Ce convoi sur la route de Djibo, (…) le premier convoi où on a eu 15 morts, c’était des jeunes 2021 (promotion 2021, ndlr). Nous avons combattu cette manière de faire parce qu’il faut changer et non content de ça, l’escorte logistique la dernière fois, c’est des jeunes 2021 qui ne savent même pas bien tenir une kalachnikov qui se retrouvent dans une escorte logistique ».

Capitaine Ibrahim Traoré sur la Radio Oméga

Le capitaine Traoré a en outre évoqué les affres de la guerre qui, selon lui, sont en partie la raison de leur engagement. « Lorsque nous rentrons dans la brousse et que nous voyons des gens comme dans les images, ce qu’on voyait en Somalie, la peau sur les os, ça fait pleurer, manger toutes les feuilles des arbres, les herbes, on n’arrive pas à supporter. On demande à ce qu’on change de contexte, ça ne change jamais. Donc là, ça nous pose problème », relate-t-il.

En ce qui concerne le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, il informe ne pas avoir la main mise sur lui. « Nous n’avons pas voulu faire couler le sang hier matin. Nous sommes venus dans une logique en priant Dieu pour ne même pas blesser un soldat. Même lui-même, on n’a rien contre sa personne. On n’avait aucune intention de le traduire devant une justice. C’était pour qu’il se repose, parce qu’il est fatigué et nous allons essayer de donner notre élan », a affirmé le capitaine Traoré qui  ajoute que les différentes parties de l’armée ne vont pas s’affronter.

« C’est désolant qu’il (Sandago Damiba, ndlr) veuille que nous nous affrontons. Nous sommes sur nos positions. Je sais que les jeunes soldats, la plupart ils me connaissent. Les jeunes officiers, on a les mêmes idéaux. Je pense qu’ils ne vont pas se laisser manipuler par ça. Voilà pourquoi il n’y a pas d’affrontements jusque-là. Nous n’allons pas affronter nos jeunes frères à cause d’un individu », conclut-il.

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Synthèse de Alice Thiombiano

Faso7