Les faits divers de Zatibagnan : Il apprend les fiançailles de sa copine par les jeunes du quartier


Certaines demoiselles ne sont pas très tendres avec les hommes. C’est le cas de Franceline qui a brisé le cœur de Mathieu.
Mathieu et Franceline filaient le parfait amour dans un quartier de Ouagadougou. Le jeune homme était très épris de sa dulcinée et il nourrissait ouvertement et dans les oreilles de sa copine, le projet de la présenter un de ces matins au maire de son arrondissement.


Sa belle-famille était devenue sa famille. Et il était tellement fréquent dans le quartier de sa chérie que tous les jeunes gens du patelin le connaissaient pratiquement. Certains soirs, il prenait le thé avec eux et bavardaient, en compagnie souvent de « son amour ». Il les appelait « beaux » et eux, ils l’ont surnommé « le beau des beaux ».
Un soir, alors qu’il était allé chercher de l’herbe pour ses lapins (il adorait l’élevage), son téléphone sonne. Il voit que le nom marqué est celui d’un de ses « beaux » du quartier. Certainement qu’il l’appelait pour une partie de thé. Mathieu décroche et il s’entendit dire ceci :
-Le beau des beaux, toutes mes félicitations ! Mais faut pas essayer de devenir un mauvais gars hein !
-Comment ça ?
-On est tout le temps ensemble ici au quartier et tu te permets de faire les fiançailles de notre frangine sans nous informer !
-Quelles fiançailles ? Moi je suis en train d’attacher l’herbe pour mes lapins hein !
-Pourtant, il y a une tente devant la cour de ta go et il y a beaucoup de chaises et de la musique !
-Ah, certainement, ça doit être une fête comme ça qu’ils ont organisée ! Mon type, on n’est pas en avril ! Faut arrêter tes blagues ! Bon, je te laisse. Je vais aller nourrir mes lapins !
Il raccrocha malgré les dénégations de son interlocuteur. Mathieu chargea son herbe et se retrouva à la maison. Mais là encore, son téléphone se mit à bourdonner. Il décrocha. Encore un jeune du quartier de sa copine :
-Mon type, faut que tu viennes. C’est sérieux l’affaire là !
Mathieu, pensant que ses « beaux » voulaient le forcer à boire le thé, finit par se résigner à y aller. Et puis, se dit-il, ce sera une occasion de faire un petit « bisou » à sa dulcinée. Le voilà donc sur la route de sa maison. Et le voici qui arriva devant la concession de sa Franceline où, effectivement, une tente était dressée et des chaises posées, le tout entouré par de la musique et de la boisson.
Mais l’image qui va le choquer davantage, c’est celle de sa copine vêtue de ses plus beaux habits, souriant comme le soleil et accrochée aux bras d’un homme tout aussi bien habillé, et riant aux cris de joie des femmes. Ses larmes giclèrent sur ses joues, pendant que le sol se dérobait sous ses pieds.
Il se réveilla bien plus tard, pour entendre le compte rendu de ce qui s’est passé par la suite. Les jeunes du quartier, en colère, ont mis fin aux festivités, en mettant la tente et les chaises sens dessus dessous.
Pour eux, il ne pouvait y avoir fiançailles dans le quartier sans qu’ils ne soient informés. Et surtout pas avec un autre que le « beau » officiel, celui qui est connu de tous et celui dont la famille de Franceline a copieusement dévoré les poulets flambés …
Zatibagnan