Burkina/Grippe aviaire : « Il faut que les autorités revoient le dispositif de surveillance et de lutte »


Ceci est une lettre ouverte d’un gérant de ferme qui pose des questions sur le dispositif de surveillance de la grippe aviaire au Burkina Faos.
Le gouvernement du Burkina Faso tout en déclarant la situation de l’influenza aviaire au Burkina Faso, lors du conseil des ministres du jeudi 13 janvier 2022 lançait un plan de riposte contre cette maladie hautement pathogène.


Au regard des constats sur le terrain, nous venons par cette correspondance interpeller les autorités en charge des Ressources animales sur les insuffisances fonctionnelles du dispositif mis en place pour contrer et gérer la maladie de la grippe aviaire.
Ce plan, présenté aux journalistes lors d’une conférence de presse dès le lendemain dudit conseil et co-animée par les ministres d’alors de la Santé Charlemagne Ouédraogo et des Ressources animales Moussa Kaboré, clame que « l’Etat assure le contrôle de tous les cas avec l’intensification des mesures de précaution dans des foyers ». Une décision responsable et porteuse d’espoir pour les acteurs de la filière que nous avons tous applaudie.
Seulement ceci n’a été qu’un discours creux.
En effet, sur le terrain, c’est la croix et la bannière pour nous les acteurs.
Et pour preuve, le vendredi 4 janvier et ce, en application des instructions fermes que nous avons données aux travailleurs par rapport à la situation, un cas suspect de mortalité d’une dinde nous a été signalé.
Nous dépêchons donc un élément afin de transmettre le sujet au Laboratoire accrédité pour examen. Quelle chimère ! Au labo, il est demandé à l’envoyé de retourner avec la dinde à la ferme afin que le service vétérinaire chargé de la zone vienne faire le prélèvement.
Attitude inappropriée pour de tels cas d’urgence. Pire, service que nous ne connaissons ni d’Adam ni d’Eve, car compte tenu de la non opérationnalité des services étatiques en la matière, beaucoup de fermes surtout celles qui sont à leur début comme la nôtre préfèrent solliciter les services des privés et autres free-lance avec tous les risques de tâtonnement dont certains sont fréquemment victimes malheureusement.
Un contact lui est tout de même remis au laboratoire et nous appelions immédiatement Mme X qui à son tour martèle qu’il faut l’avis de son supérieur et que malheureusement elle n’arrive pas à joindre, promettant de nous revenir dès qu’elle aurait eu au téléphone. Que nenni. Il est 17 H et nous relançons Dame X, apparemment très disponible et sensible à notre situation. Mais limitée car ne pouvant prendre d’initiative ou de décision.
Quand on sait que comme l’a dit le ministre KABORE « seules les volailles abattues par les services sanitaires seront comptabilisées et dédommagées par l’Etat », il y a lieu de se demander à quel jeu jouent les techniciens et autorités chargés de la mise en œuvre du dispositif.
Toujours est-il qu’au moment où nous bouclions cette correspondance à diffuser par voie de presse, la dinde attend toujours un appel et une orientation pour y être transportée pour l’analyse.
Pour la Ferme Bio Nat Prod de Ouarmini
L’Associé Gérant
Contact : 73 03 99 99