Fermeture du Lycée Philippe Zinda Kaboré : Le personnel marque son opposition


Lors d’une conférence de presse tenue ce 02 septembre 2021 à la bourse du travail de Ouagadougou, le personnel du Lycée Philippe Zinda Kaboré a exprimé son désaccord sur la fermeture de l’établissement.
Pour le personnel de l’établissement communément appelé ‘’Le noble Zinda’’, les arguments avancés par le ministre Stanislas Ouaro pour fermer l’établissement ne tiennent pas la route. « Suite aux évènements du 17 mai, le lycée est fermé et les éléments que l’autorité a avancés pour fermer le lycée, c’était que le lycée n’a plus de mémoire, le lycée n’a plus de serveurs, tous les bureaux des professeurs ont été saccagés, les tables-bancs ont été saccagés aussi et il y a eu un procès », a rappelé Karim Toussakoe, Délégué du Personnel et conférencier du jour.


Cependant, Karim Toussakoe dit que c’est contre toute attente que les données dites perdues ont été présentées au personnel de l’établissement le 27 juillet 2021, lors du bilan de l’année scolaire écoulée. Un chose qui a permit au personnel, selon lui, de croire qu’aucune donnée de l’établissement n’a disparue et de s’attendre à une réouverture de l’établissement. « (…) Parce que pour nous, à partir du moment où il y a les données, l’établissement va rouvrir. Mais maintenant on se rend compte que l’établissement est (toujours) fermé », s’est exprimée Salimata Ouédraogo, également déléguée du personnel.
Les données de l’établissement n’ont pas disparu
Pour le personnel de l’établissement, la fermeture du « Noble Zinda » est non seulement un fardeau pour les élèves et parents d’élèves, mais il constitue également un problème pour le corp enseignant. « Non seulement on ferme le Zinda, mais en plus les autres lycées de Ouagadougou sont touchés, parce que ces établissements ne peuvent plus recruter des élèves. Ça veut dire qu’environ 5000 élèves n’auront pas accès aux établissements publics. Il faut regarder comment les élèves souffrent actuellement pour se réinscrire. Le deuxième jours (des inscriptions), le lycée Nelson Mandela était plein, le lycée Paspanga était plein, le lycée Bogodogo plein. Hier, Troisième jour, le Bambata, le Songtaba et le Marien sont déjà pleins. Comment est-ce que tous ces enfants là vont se débrouiller pour aller à l’école ? », a interrogé Gonga Atoguikibélé, professeur d’histoire Géographie au Lycée Phylippe Zinda Kaboré.
La fermeture du plus grand lycée du Burkina Faso va nécessairement occasionner la réaffectation des enseignants de l’établissement vers d’autres écoles, comme c’est le cas pour les élèves qui fréquentaient cet établissement. Cependant, les enseignants lors de cette conférence de presse ont tenu à rassurer que ce n’est pas la peur d’une éventuelle affectation qui les motive à s’opposer à la fermeture de l’établissement. Néanmoins ils admettent qu’une affectation à quelques jours de la rentrée scolaire serait difficile à gérer. «Nous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire (environ 15 jours pour la rentrée administratives). Donc un agent qui est affecté se débrouille comment ? On sait que dans la majorité des régions, les recrutements pour complément d’effectifs, beaucoup ont clos ça », a expliqué Gonga Atoguikibélé.
Que devient ceux qui ne sont pas fonctionnaires?
Aussi, le conférencier et professeur d’histoire Géographie a évoqué la situation du personnel contractuel de l’établissement. « Nous nous sommes des fonctionnaires, mais on des personnels contractuels. Les gardiens, les cantinières… qui va les prendre en charge ? Eux leurs sort c’est comment ? », a t-il interrogé.
Afin d’amener le gouvernement à accorder une oreille attentive à sa principale revendication, à savoir la réouverture de l’établissement créée depuis 1953 et fermé depuis le 25 mai 2021, le personnel du Lycée Philippe Zinda Kaboré a lancé un appel à soutien dans leur lutte, aux populations notamment aux élèves et aux parents d’élèves.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7