Décembre au Burkina Faso : un casse-tête pour les familles

Le mois de décembre est marqué principalement par la fraîcheur sur toute l’étendue du territoire nationale. C’est le mois où il fait le plus froid. Décembre c’est aussi un mois marqué par les fêtes avec de nombreux jours fériés. Il est également considéré comme étant un mois a problème. Qu’en est-il exactement ? Qu’est ce qui caractérise essentiellement ce mois ? Une équipe de Faso est allée à la rencontre des Ouagalais. Allons découvrir leurs avis dans les lignes qui suivent.

Au Burkina Faso, le mois de décembre est synonyme de fraicheur. La température moyenne atteint souvent 19 degrés selon les services de la météo. C’est le moment où le marché des pullovers est le plus rentable. Chacun cherche à se couvrir de la façon dont il peut. A l’Institut Panafricaine d’Etude et de Recherche sur les Médias, l’Information et la Communication (IPERMIC), on remarque que les étudiants sont habillés généralement en pull et y restent jusqu’à 11 heures. D’autres ont même adopté comme style d’habillement les tenues manches longues à n’importe quel moment de la journée, ce qui n’était pas le cas habituellement.  La fraîcheur du mois de Décembre est accompagnée d’harmattan.  Il s’agit d’un vent sec qui souffle avec la poussière. Il sèche les lèvres et blanchit tout le corps s’il n’est pas lubrifié. Malgré la fraîcheur et l’harmatan qui oblige tout le monde à passer des crèmes sur ses lèvres en longueur de journée, ce qui angoisse le plus les ouagalais pendant le mois de décembre est tout autre chose.

Les fêtes de fin d’année et leurs innombrables dépenses

Le véritable casse-tête en décembre pour les ouagalais, ce sont les fêtes. Réussir à les organiser constitue pour certaines familles un défi à relever. Les multiples dépenses qu’elles engendrent sont source de stress pour les familles qui déjà étaient angoissées par la rentrée scolaire qui vient à peine de passer.

Comme dépenses, Il y a entre autres les cadeaux qu’il faut assurer pour les enfants, les nouveaux vêtements et élaborer un budget pour assurer la restauration non seulement de la famille mais aussi des invités qui passeront saluer pendant les jours de fête. Ne pas réussir à organiser les fêtes est quelque chose qui trouble le sommeil de plusieurs Ouagalais. C’est le cas de Mme Deborah OUEDRAOGO, commerçante et mère de famille. Pour elle, Décembre entraine des compromissions dues au souci de célébrer une fête grandiose avec le plus souvent peu de moyen.

Des histoires de cœur

Au-delà des dépenses, Décembre avec ses fêtes est un mois où l’amour est mis à rude épreuve. Pour certains jeunes, filles comme garçons, décembre est le mois de l’amour. C’est le mois pendant lequel, l’amour se manifeste le plus et se prouve, dit-on. C’est aussi l’avis d’Ibrahim 23 ans, jeune étudiant en droit que nous avons rencontré cet après-midi. Même s’il est entrain de réviser ses cours, il dit avoir à l’idée les fêtes car « décembre c’est un mois pendant lequel il faut célébrer l’amour », a-t-il laissé entendre. Que compte il offrir à sa copine ? « Ça, c’est un secret », a-t-il lâché en ricanant.

Magasin de vente de vêtements pour femme en période de fête/Photo: DR

Comme Ibrahim plusieurs jeunes sont actuellement angoissés par l’idée de la fête. Chacun veut paraître le plus beau ou la plus belle. Chacun veut être à la page. Et ceux qui ne disposent pas de moyen pour s’offrir ce qu’ils désirent sont souvent tentés de s’adonner à des mauvaises pratiques.

Comment fêter en toute sécurité ?

 « Les fêtes devraient se faire de façon simpliste. Chacun devrait fêter en fonction de ses moyens, de préférence avec la famille. La meilleure façon c’est de faire la fête avec beaucoup de sobriété car la vie elle-même est une fête », Moudassir KANO étudiant en année de master à l’Institut Panafricaine d’Etude et de Recherche sur les Médias, l’Information et la Communication (IPERMIC)

Décembre et ses vices

Vivre selon ses moyens est un principe qui échappe à plusieurs personnes pendant le mois de décembre en particulier aux jeunes. Si les parents dans les familles arrivent à se contenter de ce qu’ils ont sans chercher à faire comme les personnes nanties, ce n’est pas toujours le cas chez les jeunes. Décembre est connu pour être un mois où les vols et braquages augmentent car certains  jeunes veulent passer par tous les moyens pour être à la une. Les services de la Police et de la Gendarmerie nationale recommandent chaque année aux populations de doubler de vigilance pendant cette période.

En plus des vols et braquages qui augmentent, Décembre est un mois à problème pour beaucoup de couple. En ce qui concerne les filles, certaines misent sur les partenaires qui financent le plus. C’est le cas de Sandrine (Nom d’emprunt), secrétaire dans une société de la place. « Je ne peux pas être avec quelqu’un qui n’a rien pendant les fêtes. Il faut bien fêter car l’année est finie pendant qu’on est en vie. Je prends les propositions de mes multiples prétendants mais c’est avec un seul je serai pendant la fête », nous a-t-elle confiée. Cette multiplication de partenaires dans le but de se faire le maximum d’argent pour paraître belle, peut être considérée comme l’une des causes majeures des grossesses non désirées ou sans auteurs après les moments de réjouissance.

Le désenchantement après les chants et les danses

« Après la fête c’est la défaite ». Voici l’expression populaire qui reste aux lèvres de la plupart des gens à la fin des fêtes. Le lendemain des fêtes offre le plus souvent un spectacle difficile à observer.  Les personnes qui se sont laissées aller dans les dépenses excessives ont du mal à joindre les deux bouts. Les mines sont froissées et le salaire de janvier est attendu avec impatience. C’est la « janviose ».

La brigade nationale des sapeurs-pompiers a effectué 109 interventions du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019 /Photo: Les éditions Sidwaya 

Par ailleurs, l’une des séquelles des fêtes en décembre sont les blessures liées aux accidents pendant les fêtes, que certaines personnes surtout les jeunes vont trimballer pendant des mois, pour certains, pendant le restant de leur vie. En effet, le mois de décembre est le mois où on enregistre beaucoup d’accidents de circulation due notamment à l’inattention, la vitesse excessive et la conduite en état d’ivresse. La brigade nationale des sapeurs-pompiers comptait 109 interventions rien que pour la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019, lit-on sur le site internet a Ouaga.com.

Sanata Gansagné (Stagiaire)

Faso7

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