Burkina Faso : Des femmes journalistes initiées au Journalisme de solution

La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a organisé du lundi 6 au jeudi 9 mars 2023, un atelier de formation pour des femmes journalistes à Koudougou. Avec pour objectif de donner l’opportunité aux femmes journalistes de renforcer leurs capacités à travers un nouveau genre, l’atelier a porté sur le journalisme de solution et le journalisme sensible au genre.

Le journalisme de solution est une approche journalistique qui consiste à couvrir de façon rigoureuse et convaincante des réponses apportées aux problèmes de société. Et, en vue de permettre aux femmes journalistes de  renforcer leur capacité, un atelier a été organisé par le CENOZO. Selon Arnaud Ouédraogo, coordonnateur de la CENOZO, ce journalisme veut aller au-delà de la dénonciation pour mettre en exergue les bonnes pratiques qui ont marché et qui peuvent être reproduit face à certains problèmes.

« Nous sommes partis du constat que dans les medias et plus généralement dans les débats publics, les sujets liés aux questions de la femme sont très peu. Et même que les femmes journalistes n’occupent pas des positions suffisamment importantes dans les rédactions où elles ne se voient pas confier des sujets importants aussi. A partir de là, nous nous sommes dits que ce serait bien de pouvoir donner l’opportunité à nos consœurs pour renforcer leurs capacités à travers un nouveau genre qui s’appelle le journalisme de solution », a-t-il expliqué.

Au cours de ces quatre jours, les femmes journalistes ont été formées sur plusieurs thématiques. Il s’agit, entre autres, des bases du journalisme de solution (SOJO), des techniques de réalisation d’articles sojo avec des articles d’angles bien précis, la différence entre le journalisme bonne nouvelle et le journalisme de solution, avec des exercices pratiques.

« Si on doit comparer le journalisme de solution avec le journaliste d’investigation qu’on connait, c’est que le journaliste investigateur va mettre l’accent sur le problème. Mais le journaliste solutionneur va plutôt montrer la solution ou la réponse d’une communauté, d’un groupe de personne, d’une personne, d’une entité donnée à ce problème », a informé la formatrice Marthe Akissi, journaliste spécialiste des questions de santé, environnement à la RTI.

Elle a ajouté  que le SOJO est une approche journalistique qui consiste à mettre l’accent, à mettre en lumière une solution au lieu d’un problème de façon pratique. Ce Journalisme de solution a quatre critères. Il s’agit de la réponse, les preuves, l’éclairage et les limites.

Outre ces thématiques, ces femmes journalistes ont bénéficié d’une formation sur le journalisme sensible au Genre. Il ressort de cette formation que le journalisme sensible au genre permet de rétablir l’équilibre et vise également l’égalité. Cette égalité est celle dans le traitement de l’information, selon Isabelle Outchoumaré, formatrice.

« Il faut tenir compte de l’égalité dans le traitement parce que si vous traitez une information et que certaines personnes qui se sentent concernées ont l’impression d’être exclues, là, vous n’avez pas tenu compte de l’égalité dans le traitement. (…) Des personnes qui sont exclues, qui ne sont pas présentes, il faut tout faire pour leur donner la parole », a-t-elle déclaré.

Il faut noter que cette formation a réuni une vingtaine de femmes journalistes venues de plusieurs localités du pays. Elle entre dans le cadre de la phase II du programme autonomisation des femmes journalistes du Burkina Faso lancé le 14 février 2023 par le CENOZO à Ouagadougou. Cette deuxième phase met l’accent sur le journalisme de solution et le journalisme sensible au genre.