Burkina Faso : Adja de Komsilga maintenue en détention en attendant son jugement


La guérisseuse de Komsilga à l’état civil, Nikièma Larissa, et les 8 autres prévenus dans l’affaire dite de « la guérisseuse de Komsilga » ont été face au juge ce mercredi 9 août 2023 au tribunal de grande instance Ouaga II.
Poursuivis pour des faits entre autres de séquestration, coups et blessures volontaires avec préméditation, Larissa Nikièma dit Ajda de Komsilga et 8 autres prévenus se sont présentés face au juge. A cette première audience, les avocats de la défense ont demandé un renvoi afin de « mieux se préparer » pour défendre leurs clients. Une requête que le juge a acceptée.
Les conseils des prévenus ont par ailleurs requis une mise en liberté provisoire de leurs clients. En plus d’évoquer le code de procédure pénale qui prévoit le principe de la liberté provisoire accordée aux prévenus, les avocats de la défense ont évoqué, surtout pour la guérisseuse, l’impact social de la détention de cette dernière.
Dame Larissa Nikièma est une guérisseuse qui offre ses services sur un site à Komsilga. Selon les avocats de la guérisseuse, depuis sa détention, les malades sont dans le désarroi.
« Sur le site, il y a de milliers de personnes qui attendent d’être soignés. Pour le temps de sa détention, il y a des personnes qui sont décédées et il en aura toujours si elle ne retourne pas sur le site », ont-ils soutenu.
A en croire les avocats de la guérisseuse, une trentaine de tombes ont été érigées entre le 28 juillet et le 3 août 2023, période pendant laquelle la guérisseuse était en détention à la Maison d’arrêt et de correction des Armées (MACA). La liberté provisoire selon eux, sera un moyen d’éviter d’autres décès.
Face au tribunal, les avocats des prévenus ont également donné la garantie de la représentativité de leurs clients aux prochaines audiences. Pour eux, la liberté provisoire doit de ce fait leur être accordée. « Nous ne disons pas qu’il y a des personnes qui sont au-dessus de la loi », ont-ils précisé.
De son côté, le ministère public ne s’est pas opposé à la requête de la mise en liberté provisoire de la défense. Il l’a même soutenue en indiquant que dame Larissa Nikièma joue « un rôle important » dans la société. Aussi, le parquet a précisé que sa position en lien avec cette requête de mise en liberté provisoire est d’ordre humain.
Après concertation, le tribunal a renvoyé l’affaire au 23 août 2023 et rejeté la requête de mise en liberté provisoire. C’est donc en étant en détention qu’Adja de Komsilga et les autres prévenus vont attendre leur procès.
Basile SAMA
Faso7