« Si la CEDEAO s’hasarde à attaquer le Niger, alors, c’est vraiment la fin de la CEDEAO » (Insa Garba Seidou)


Insa Garba Seidou, Coordonnateur du Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD-Niger) est convaincu que les sanctions prises par la CEDEAO contre son pays ne vont pas « prospérer ». Pour lui, « l’objectif recherché, c’est d’apeurer effectivement les populations ». Insa Garba Seidou l’a fait savoir au micro de Faso7, le 3 août 2023.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger, une partie de la population a décidé d’accompagner le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), organe dirigeant le pays après la chute de régime de Mohamed Bazoum.
Selon Insa Garba Seidou, Coordonnateur du Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD-Niger), contacté par Faso7, « les Nigériens en avaient ras-le-bol » de la gestion du pouvoir depuis le règne de Mahamadou Issoufou qui a « cédé la place suite aux dernières élections à son ami et militant du PNDS au pouvoir Mohamed Bazoum ».
La CEDEAO n’osera pas et le peuple nigérien n’a pas peur
Le coup d’Etat consommé, plusieurs pays ont procédé à des condamnations et la CEDEAO a pris des sanctions économiques contre le Niger dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec les pays de l’UEMOA. A ce propos, pour le Coordonnateur du Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD-Niger), « ces sanctions ne vont pas prospérer parce que l’objectif recherché, c’est d’apeurer effectivement les populations ». A l’écouter, ces sanctions pourraient être une aubaine pour les Nigériens pour se retourner vers d’autres partenaires commerciaux.
« C’est vrai que la Guinée est loin du Niger. C’est vrai que la Mauritanie est un peu loin, mais l’Algérie est à côté. Nos commerçants vont tourner toutes leurs commandes vers la Guinée, l’Algérie et la Mauritanie pour pouvoir ravitailler le Niger », s’est exprimé Insa Garba Seidou.
Même si ces sanctions venaient à affecter le Niger, il convient que d’autres pays dont le Benin vont en faire également les frais au regard du flux commercial entre les deux pays. « Si le Niger ferme ses frontières, si les commerçants maliens, nigériens se tournent vers un autre port, je pense que c’est le Benin qui en payera le plus cher », fait remarquer l’acteur de la société civile nigérienne.
« En-tout-cas, vous avez vu ces deux jours, des milliers de Nigériens sont sortis pour défendre leur patrie. Nous avons dit à l’armée que nous serons des boucliers. Nous allons nous arrêter devant la Présidence. (…)
La CEDEAO n’osera pas et le peuple nigérien n’a pas peur. Nous sommes prêts à mourir pour notre patrie et je sais que nous pouvons compter sur nos frères du Mali, nos frères du Burkina Faso, et même nos frères d’autre pays »
Insa Garba Seidou, Coordonnateur du Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD-Niger)
Quant au spectre de l’intervention militaire brandie par la CEDEAO pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions de Président du Niger, Insa Garba Seidou estime qu’elle pourrait provoquer « inutilement » beaucoup de perte en vies humaines.
« La présidence du Niger n’est pas une présidence isolée. Tout autour, il y a des quartiers. Il y a même l’hôpital national du Niger qui se trouve à quelque 500 mètres de la présidence. D’autres quartiers sont aux alentours. D’autres services publics sont aux alentours. Donc, c’est pour vous dire que la Présidence du Niger est entourée par des populations (…) Si la CEDEAO s’hasarde à attaquer le Niger, alors, c’est vraiment la fin de la CEDEAO », s’est expliqué le Coordonnateur du Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD-Niger).