Me Apollinaire Kyélem : La vie chère ne concerne que les Burkinabè « occidentalisés »


Lors de la traditionnelle montée des couleurs, le lundi 6 novembre 2023, le Premier ministre du Burkina Faso, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, s’est exprimé sans langue de bois, sur certaines revendications des organisations syndicales en lien avec cherté de la vie.
A l’orée de la commémoration du 9e anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, un collectif d’organisations syndicales et d’organisations de la civile envisageait d’organiser un meeting. Ces organisations, composées entre autres de la CGT-B, du Balai Citoyen, de l’ODJ, comptaient également interpeller le pouvoir de la Transition sur certains problèmes tels que la cherté de la vie et les restrictions de liberté, selon elles.
Me Apollinaire Kyélem de Tambèla prenant la parole, micro en main, dans une vidéo diffusée par la Primature du Burkina Faso, s’est particulièrement prononcé sur la question de la cherté de la vie. Et à ce niveau, l’ancien chroniqueur de la télévision BF1 a répondu sans détour. Pour le Premier ministre burkinabè, la vie n’est pas chère au Burkina Faso. Elle est chère seulement pour les Burkinabè qui veulent vivre comme des Occidentaux.
« Quand le président Traoré a proposé le prélèvement de 1 % seulement des salaires pour soutenir l’effort de guerre, la nomenclatura syndicale a violemment rejeté la proposition. De quelle taxe parle-t-elle alors ? », a-t-il d’abord questionné.
Pour lui, les taxes dénoncées par les structures syndicales sont seulement celles portées sur les produits importés ou sur les produits faits à base de matières premières importées. En dénonçant les taxes, les syndicats burkinabè font la promotion des produits importés au détriment des produits locaux, à entendre Me Apollinaire Kyélem.
« Peut-on vouloir se draper du manteau de révolutionnaire et dans le même temps, défendre l’invasion du marché national par les produits importés des pays impérialistes que l’on prétend combattre ? » , a une fois de plus questionné le Premier ministre.
Plus loin, Me Apollinaire Kyélem fait savoir que les produits made in Burkina Faso sont promus par la Transition et que les coûts de ces produits sont en réduction par rapport aux produits importés.
« Y a-t-il eu des taxes sur le canari de dolo de Yimpôka ? Sur la louchée d’arachide ou sur les galettes de la vielle Mariam du marché du quartier ou du village ? Bien au contraire, les produits locaux sont soutenus et leurs prix sont en baisse », soutient-il.
Comme pour prouver la presque ‘’parfaite santé’’ de l’économie burkinabè, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla invoque des chiffres.
« Le taux d’inflation qui était de 14, 1 % en 2022 est à 1, 2 % en 2023. Le taux de croissance qui était de 1, 2 % en 2022 est passé à 4, 4 % en 2023. Les prévisions de croissance pour 2024 sont de 6, 4 %. Où se trouve la cherté de la vie ? Où se trouvent les difficultés économiques qui seraient pires qu’avant ? Maintenant, celui qui réside au Burkina, et qui veut vivre à l’Occidental, doit se résoudre, soit à en payer le prix, soit à aménager en Occident. Nous avons entamé le processus de généralisation du Faso Dan Fani et bientôt, des taxes seront portées aussi sur le tissu importé. A chacun de choisir comment il veut vivre et où il veut vivre. Pour nous, seuls les intérêts des populations comptent », a laissé entendre le chef du gouvernement burkinabè.
Amadou ZEBA
Faso7