Drame de Karma au Burkina Faso : Bamako appelle Umaro Sissoco Embalo «à la retenue»




Dans un tweet, Umaro Sissoco Embalo, Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a qualifié le drame de Karma (Burkina Faso) de « génocide ». Le 4 mai 2023, Bamako a appellé Umaro Sissoco Embalo « à la retenue ».
136 personnes ont trouvé la mort le 21 avril 2023 dans le village de Karma relevant du département de Barga, Province du Yatenga du Burkina Faso. Dans un communiqué datant du 4 mai 2023, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement malien, le Colonel Abdoulaye Maïga, a présenté « ses condoléances les plus attristées aux autorités ainsi qu’au peuple frère du Burkina Faso ».
Par ailleurs, faisant suite à la sortie de Umaro Sissoco Embalo, Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a qualifié les tueries de Karma de « génocide », Bamako a apporté sa lecture.
Au nom de la CEDEAO @ecowas_cedeao, je condamne avec grande fermeté et indignation le génocide se perpétrant au Burkin-Faso dans la région de Karma. Avec mon entière compassion, je présente mes condoléances attristées aux familles et proches des victimes et souhaite prompt…
— Umaro Sissoco Embaló (@USEmbalo) April 27, 2023
« Le Gouvernement de la Transition appelle à la retenue et à la prudence le Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, en lui signifiant que la recherche des présumés auteurs d’infractions relève exclusivement de la compétence des autorités souveraines du Burkina Faso, qui ne ménagent aucun effort pour lutter contre le terrorisme.
Aussi, faut-il rappeler que la manipulation des conflits identitaires par les groupes terroristes représente l’un de leurs modes opératoires, en vue de fragiliser la cohésion nationale.
Par conséquent, en l’absence de toute preuve et sans aucune habilitation, la réaction du Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO est loin de renforcer la cohésion nationale au Burkina Faso et constitue une ingérence grave dans les affaires intérieures du Burkina Faso ».
Colonel Abdoulaye Maïga, Porte-parole du Gouvernement malien
Le gouvernement burkinabè, par la voix de son Porte-parole, Jean Emmanuel Ouédraogo, avait déjà réagi suite à la sortie de Umaro Sissoco Embalo.
« Le Gouvernement du Burkina Faso voudrait attirer l’attention de Son Excellence Monsieur le Président EMBALO et celle de la Commission de la CEDEAO qu’une qualification aussi grave que celle de « génocide » portée sur les événements qui ont endeuillé les Burkinabè doit nécessairement se faire sous l’éclairage d’une enquête portée par une instance dûment habilitée », a indiqué Jean Emmanuel Ouédraogo.
Depuis le drame, au Burkina Faso, plusieurs organisations de la société civile ont appelé le gouvernement burkinabè à faire la lumière sur ces tueries vu que l’armée burkinabè est pointée du doigt.
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« Au nom de l’intérêt de nos forces de défense et de sécurité et dans l’intérêt supérieur de la Nation, le Balai citoyen lance un appel au procureur du Faso, au Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, à tout mettre en œuvre, chacun en ce qui le concerne, pour faire la lumière avec la plus grande diligence sur la tragédie de Karma et rendre justice aux Burkinabè victimes de ce massacre », a lancé le Balai citoyen.
Un peuple frère, mes respects