An I du procès Thomas Sankara : Le mémorial Thomas Sankara tire les leçons


Dans le cadre de la commémoration de l’AN I du verdict du procès du père de la Révolution burkinabè, Le Comité International mémorial Thomas Sankara a organisé un panel au tour du thème : « An I du verdict du procès de l’assassinat du président Thomas Sankara et ses compagnons : bilan et leçons tirées », ce jeudi 6 avril 2023, sur le site du mémorial Thomas Sankara.
Des sous thèmes ont été abordés lors de ce panel. La première thématique a porté sur : « L’évolution judiciaire du dossier (Thomas Sankara, ndlr) : obstacle, succès et leçon pour l’avenir ». Elle a été menée par Me Stanislas Bénéwendé Sankara.
Dans sa communication, Me Stanislas Bénéwendé Sankara a indiqué que ce sont des obstacles d’ordre politique qui ont retardé la procédure du dossier Thomas Sankara et ses compagnons lors du règne de l’ancien président Blaise Compaoré.
« C’est vous dire qu’en résumé, c’était des obstacles d’abord de nature politique. Et quand ce sont des obstacles de nature politique entretenus par le régime en place alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut lui opposer une résistance politique. (…) Tout cela c’était pour montrer que celui qui est en face et qui visiblement fait une violation flagrante des droits de l’homme, il faut simplement lui opposer cette résistance populaire », a-t-il laissé entendre.
‘’Avec l’insurrection, on a vu que le dossier a évolué très rapidement’’
Toutefois, il dit tirer des leçons pour l’avenir en ce qui concerne le dossier Sankara. Il s’agit du thème « seule la lutte libère », la confiance de l’appareil judiciaire.
« Dans le cadre de l’affaire Thomas Sankara, vous aurez remarqué que sous le régime de monsieur Blaise Compaoré, il était difficile que ce régime-là puisse laisser les magistrats dans leur indépendance dire le droit. Fort heureusement, avec l’insurrection, le régime ayant changé, on a vu que le dossier a évolué très rapidement sur la transition (transition de 2014 ndlr). (…) Je crois qu’il revient toujours au peuple en tant que peuple souverain d’être le dépositaire de sa justice parce que la justice est avant tout une vertu du peuple », a fait savoir Me Stanislas Bénéwendé Sankara.
Le deuxième paneliste a été l’ancien Premier ministre de la Transition de 2014, Issac Zida, en exil au Canada. Ce dernier a donné sa communication par visioconférence sur le thème : « L’héritage politique de l’affaire Thomas Sankara et ses compagnons : actes posés et manquements de la transition issue de l’insurrection du 30 et 31 octobre 2014 ».
‘’Il n’y a pas de sankarisme en dehors des valeurs que prônait le président Sankara’’
De ses propos, il ressort que toutes les décisions et actions du gouvernement de la Transition de 2014 étaient guidées à l’idéologie sankariste. Selon lui, l’ambition de la transition de 2014 était de poser des fondements d’une nation unie.
A l’écouter, la question de la justice était l’un des plus grands chantiers lors de cette période. Il s’agit des dossiers emblématiques tels que celui de Thomas Sankara et Norbert Zongo.
« Il n’y a pas de sankarisme en dehors des valeurs que prônait le président Sankara et qui se caractérise entre autres par la permanence et la constance. Tout type de sankarisme aux antipodes de ces valeurs n’est que de l’usurpation, de la propagande, un mensonge qui vise à tromper et à endormir le peuple pour mieux l’asservir. (…) Le principal résultat que nous avons engrangé et la question de la justice sont sans nul doute, la réouverture des dossiers dont le jugement était attendu depuis trop longtemps par notre peuple. Il s’agit des dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo », a-t-il indiqué.
Lazard KOLA
Faso7