Besoins énergétiques en Afrique : Désormais docteure, Thècle Laeticia Zoungrana promeut la gazéification

Thècle Laeticia Zoungrana, ingénieure en Eau et Assainissement, a soutenu publiquement sa thèse de doctorat dont le thème est « Conception et caractérisation expérimentale d’un réacteur de gazéification pour l’Afrique de l’Ouest ». C’était ce 21 décembre 2022, à l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Assainissement (2ie), campus Zogona.

Elle devient officiellement Docteure en sciences et technologies de l’Eau, de l’Energie et de l’Environnement Spécialité « Énergie » et Docteure en Sciences de l’Ingénieur après près de 4 années de labeur. Le jury lui a accordé la mention « Très honorable ».

Dre Thècle Laeticia Zoungrana -©Faso7

Pour revenir au contexte qui prévaut à son travail, la désormais Docteure a pris le cas du Burkina Faso pour rappeler qu’à l’instar d’autres de l’Afrique de l’Ouest, les ménages et les entreprises de ce pays ont un besoin énergétique important, alors que la couverture électrique, cependant, n’est que de 20% sur l’ensemble du territoire et un peu moins de 5% en zone rurale, selon elle. « Des efforts sont cependant mis en œuvre et les sources d’énergies renouvelables sont mises à contribution. Ce sont l’énergie issue du biogaz, l’énergie solaire photovoltaïque, l’énergie hydroélectrique et de plus en plus l’énergie de biomasse », a-t-elle ajouté.

Pour le cas particulier de la biomasse qui est constituée par les résidus agricoles, Dre Thècle Laeticia Zoungrana a indiqué qu’ils pesaient plus de 8 millions de tonnes en 2018 au Burkina Faso, avec la balle de riz qui pesait particulièrement environ 6 000 tonnes.

« L’utilisation des résidus agricoles pour une valorisation énergétique par procédé de gazéification notamment en concevant un réacteur, pourrait permettre de répondre aux besoins exprimés », a-t-elle fait comprendre. La gazéification est définie comme un processus de transformation des résidus agricoles afin d’obtenir un gaz combustible dont les principaux composés utiles sont le dihydrogène et le monoxyde de carbone, servants entre autres à faire fonctionner les moteurs thermiques pour la production d’électricité.

La méthode de gazéification bientôt disséminée

De ce qui précède, l’impétrante a eu à concevoir et à expérimenter avec du riz paddy, un prototype de gazéificateur d’un coût de plus de 15 millions F CFA avec l’appui d’une équipe. En tenant compte du nombre réduit de gazéificateurs existants au Burkina Faso et pour la plupart importés, Dre Thècle Laeticia Zoungrana, en a conclu qu’au « Pays des Hommes intègres » comme en Afrique de l’Ouest, il est possible techniquement de réaliser un gazéificateur avec un maximum de matériaux locaux et avec la main-d’œuvre locale. « Cette faisabilité technique demande à être accompagnée notamment par les aspects sociaux économiques et culturels afin de valoriser et de disséminer la technologie de gazéification », a-t-elle dit en plus.

Images du prototype -©Faso7

Notons que la désormais Docteure a présenté son travail devant un jury présidé par le Dr Ndiaye Grand Lat de l’Université Assane Seck Ziguinchor au Sénégal, avec pour co-directeurs de thèse les Dr Yezouma Coulibaly de 2ie au Burkina Faso et Dr Hervé Jeanmart de l’Université Catholique de Louvain en Belgique.

Selon le Dr Yezouma Coulibaly, la méthode de la gazéification est appelée à prendre de l’ampleur en Afrique de l’Ouest, notamment dans la production de l’électricité, et que 2ie en fait son cheval de bataille. « Il me semble que dans les années à venir, on va simplement voir des moteurs thermiques marcher à ce gaz de gazogène et faire de l’électricité », a-t-il laissé entendre.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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