Burkina Faso : La Croix-Rouge Burkinabè construit 192 habitats durables dans le Boulkiemdé

Depuis trois ans, dans le Boulkiemdé, la Croix-Rouge Burkinabè (CRBF) vient en aide aux populations de 6 villages afin de leur offrir un cadre de vie adapté aux aléas climatiques.

Lancé en janvier 2020 par la CRBF, le projet «amélioration du cadre de vie des populations vulnérables aux aléas naturels dans 6 villages de la province du Boulkiemdé, région du Centre-Ouest » arrive à son terme le 31 décembre 2022. De nombreuses réalisations ont été faites au profit des populations des villages de Ouera, Danierma, Bayandi-Tanguen, Dacisse, Seguedin et Sogpelse.

Les trois résultats attendus au démarrage du projet ont été atteints. « Le bilan est satisfaisant », commente Raymond Ligban, Représentant pays de la Croix-Rouge Luxembourgeoise, partenaire financier de la CRBF dans la mise en œuvre de ce programme.

192 habitats sécurisés construits

D’abord, les populations vulnérables ciblées ont eu accès à un habitat plus sécurisé. En effet, au total, 192 maisons ont été construites au profit de citoyennes et citoyens qui vivaient dans des habitats précaires. C’est le cas Begre Souly. « Avant, quand il pleuvait, je me levais et je m’asseyais pour évacuer l’eau qui entrait dans ma maison », une case qui était en piteux état,  relate-t-elle ce 7 décembre 2022, assise à la porte de sa nouvelle maison à Danierma dans la commune de Imasgo.  Marceline Ouédraogo, habitant à Ouera, handicapée à la suite d’un accident, elle, était en prise au vent qui soulevait la coiffe de sa maison en cas de pluie. « Maintenant, je dors tranquille même quand il pleut », dit, satisfaite, Begre Souly. « Ces maisons sont vraiment solides », ajoute Marceline Ouédraogo, contemplant son nouvel habitat.

Les ingénieurs de la Croix-Rouge Burkinabè ont adopté des techniques précises afin d’offrir des maisons solides et aptes à faire face aux aléas et aux catastrophes naturelles. «Nous avons fait des fondations avec du béton cyclopéen et un soubassement. Pour éviter les remontées d’eau, on a ajouté un film polyane. On a mis des poteaux d’angle qui jouent le rôle de raidisseurs pour éviter les fissures au niveau des angles », détaille Herbert Zoungrana, superviseur terrain pour la CRBF. « Nous n’avons jamais vu ce genre de constructions », s’extasie Denis Compaoré, président du Comité villageois de développement (CVD).

194 habitants formés

Les communautés ont contribué à la construction des maisons, à travers entre autres la confection de briques, l’apport d’eau de même que la pose d’enduit, de chape et d’adobes. A noter que 410 maisons, qui étaient partiellement détruites, ont aussi été réhabilitées dans le cadre du projet.

Ensuite, le second résultat atteint, c’est le renforcement de compétences techniques des acteurs locaux en matière d’habitat. Au total, 74 maçons ont été formés aux nouvelles techniques de construction. 120 femmes ont été formées aux techniques d’enduit, de chape et d’adobes. « Aujourd’hui, nous construisons désormais nos maisons selon les techniques enseignées par la CRBF pour qu’elles soient solides.  Nous enseignons aussi à d’autres maçons, ces techniques », témoigne Passolgdé Kaboré, maçon à Danierma.

240 foyers et 60 greniers améliorés, 5 600 plants mis en terre

Enfin, le projet a apporté des stratégies locales de protection et d’aménagement de l’environnement individuel et communautaires aux populations.

240 foyers améliorés ont été ainsi réalisés. 60 greniers améliorés ont aussi été construits. « Les foyers améliorés, c’est une technique qui permet d’utiliser moins de bois. Et qui dit utilisation de moins de bois, parle de protection de l’environnement et du couvert végétal. C’était aussi une très bonne initiative », a salué Akim Nébié, Directeur provincial de l’environnement du Boulkiemdé.

 Des techniques de pose de diguette et la construction d’un radier ont figuré aussi au menu du projet. Un programme de reboisement a permis de mettre en terre 5600 plants, notamment des manguiers, des eucalyptus, du neem et du néré.

Des perspectives

L’implication des autorités coutumières et locales dans le comité de pilotage a permis une pleine adoption du projet par les populations et de lever les différents obstacles à sa mise en œuvre. « La mise en place du comité a permis d’insérer les autorités. Ce qui a fait que nous avons suivi le projet bout à bout », apprécie Néhémie Kaboré, ancien maire de la commune de Ramongo.

Le 31 décembre 2022 marque la fin du projet. Les différents acteurs et les bénéficiaires appellent à sa reconduction, comme le maçon Passolgdé Kaboré, pendant que d’autres, comme le directeur provincial de l’environnement du Boulkiemdé Akim Nébié, proposent son élargissement à toute la province, voire  à tout le pays ! « Il y a de bonnes perspectives pour qu’on passe à une autre phase de la mise en œuvre de ce projet », conclut Raymond Ligban, Représentant pays de la Croix-Rouge Luxembourgeoise.

Faso7