Burkina Faso : Des journalistes outillés sur les VBG et la masculinité positive


Sharenet en collaboration avec SHIRIM et EngenderHealth a organisé une formation au profit des journalistes sur la Gestion Hygiénique des menstrues, la masculinité positive et les violences basées sur le Genre (VBG), le jeudi 8 décembre 2022 à Ouagadougou.
La session de formation à laquelle ont pris part 18 journalistes, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des activités de SHIRIM qui est un modèle rapide d’amélioration de Share-net international. Cette session se tient également en marge de la campagne des 16 jours d’activisme contre les VBG.
Selon Bénédicte Sawadogo, coordonnatrice du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement, il était important d’apprendre ces concepts nouveaux sur la masculinité positive aux journalistes, afin qu’ils puissent transmettre ces informations aux populations. Elle a laissé entendre que l’on peut être victime de violence psychologique, victime de viol économique, institutionnel, sans le savoir. Mais ce genre de formation permet aux journalistes de comprendre ces notions et de partager avec les autres afin de permettre un changement qualitatif de comportement.
« Quand votre conjoint commence à vous bousculer, à vous insulter, à vous humilier en public, commencez à tirer la sonnette d’alarme parce que la violence commence à s’installer. Quand il commence à vous dire de ne pas travailler, ne pas rendre visite à vos amis, à votre famille. Il faut vous en inquiéter. On utilise l’amour pour dire aux femmes, ne travaillez pas. Il faut vous occuper des enfants. C’est de la manipulation économique », a-t-elle expliqué.



Selon Zalissa Bandé, coordonatrice de la plateforme sharenet Burkina Faso, ce qui est recherché à travers cet atelier, c’est l’information des journalistes sur les questions de VBG, de masculinité positive et de gestion hygiénique qui sont des thématiques d’actualité.
« Le but, c’est de renforcer les capacités de ces journalistes, étant donné que ces journalistes jouent un rôle primordial dans le changement de comportement social. Ils sont beaucoup plus proches de la population. Ce sont eux qui véhiculent l’information, donc c’est important qu’eux-mêmes, ils soient outillés afin de pouvoir véhiculer la bonne information », a-t-elle affirmé.



Valérie Gueré, journaliste à Oméga Média, s’est dite satisfaite de la formation. « On retient que c’est une formation d’actualité et ce sont des thèmes qui nous concernent directement et surtout pour les cas de violence. On nous a appris, c’est quoi la violence. A partir de quand il faut être inquiet, qu’on est violentée. C’est vraiment important parce que beaucoup de femmes subissent ces violences sans savoir », a-t-elle expliqué.
De l’avis de Zalissa Bayala de la Direction de la prévention de la lutte contre les VBG, la masculinité positive contribue ou pourrait contribuer à réduire les VBG parce que ces hommes vont se comporter autrement.
« Ils ne vont pas adopter les mêmes attitudes, les mêmes comportements que la société les inculque parce que nous sommes tous le produit d’une socialisation et dans cette socialisation, les rôles et les responsabilités des hommes et des femmes sont déjà repartis. On s’attend à ce que les hommes se comportent d’une manière et les femmes d’une autre manière », a-t-elle annoncé.
Au cours de la formation, les journalistes ont reçu des informations sur la plateforme share-net Burkina Faso, les thématiques de la formation (GHM, VBG, masculinité positive) et des discussions sur leur contribution à l’amélioration des thématiques.