Burkina Faso : Des acteurs de la presse et de la société civile à l’école de la police de proximité


Une session de formation en matière de coproduction de sécurité au profit des acteurs de la presse et des Organisations de la société civile (OSC) a eu lieu ce vendredi 2 décembre 2022, au Centre de Presse Norbert Zongo, à Ouagadougou. Cette session de formation a pour objectif de mieux les outiller sur les questions de sécurité.


En vue de permettre aux acteurs de la presse et des OSC de contribuer à la production de la sécurité, une session de formation a été organisée à leur profit. Selon le Commissaire principal de police Mahamadou Sana, ministre délégué de la sécurité, il s’agit de donner les rudiments nécessaires aux acteurs de la presse et de la société civile.
« La police de proximité, c’est l’organisation de la société de telle sorte que cette société prenne en charge sa propre sécurité donc nous pensons que les médias, la société civile peuvent beaucoup contribuer à améliorer l’offre sécuritaire », a-t-il affirmé.



L’ancien ministre de l’enseignement supérieur, le Pr Alkassoum Maiga, parrain de la formation a attiré l’attention des journalistes sur leur rôle à jouer dans ce contexte de Transition. Selon lui, le rôle des journalistes est de relayer toute information qui leur parvient mais en procédant à la vérification. Parlant de la place de la presse, le 4e pouvoir, le Pr Alkassoum Maiga a signifié que ce pouvoir doit être utilisé de façon judicieuse.
« Restez dans l’objectivité. Le baromètre de l’objectivité, c’est le cartésianisme. Ne rien admettre de vrai avant que je ne sois convaincu que c’est vrai. Ne soyez pas des journalistes paresseux parce que votre paresse met vos supérieurs en difficulté. Ne pas communiquer sur les faiblesses de notre sécurité (…) Il y a des situations où le silence est plus important que de parler et de communiquer. Notre première sécurité, c’est la sécurité communicationnelle. Il ne faut pas vous comporter comme des opposants de la Transition, mais votre rôle, c’est d’interpeller », a-t-il invité.
Les acteurs de presse et des OSC seront outillés sur les fondamentaux de la police de proximité et les contributions citoyennes à la coproduction de la sécurité, les fondamentaux en matière de droits humains, notamment dans le traitement de l’information.



Selon le ministre de la communication, de la culture, des arts, Jean Emmanuel Ouédraogo, le Burkina Faso est dans un contexte de guerre et pour la gagner, il n’y a pas que les militaires. Selon lui, ce sont tous les citoyens qui doivent participer à la production de la sécurité.
Jean Emmanuel Ouédraogo a laissé entendre que dans ce contexte, les journalistes ont un rôle extrêmement important, plus que jamais à jouer avec le maximum de professionnalisme. Profitant de l’occasion, le ministre de la communication est revenu sur l’information fait état d’une tentative de Coup d’Etat contre le Capitaine Ibrahim Traoré. L’information sortie suite à la rencontre entre le Président Traoré avec les OSC, le 1er décembre 2022.
« Une information a été distillée hier par un média, Oméga en l’occurrence qui faisait état de tentative de coup d’état. Manipuler une matière aussi sensible, aussi grave, avec autant de légèreté dans un contexte comme le nôtre aujourd’hui, je pense que c’est exactement le contraire de ce qu’on attend aujourd’hui des journalistes, de façon générale. Le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré n’a jamais évoqué de terme de tentative de coup d’Etat.
Le président, dans son face à face avec les OSC, a parlé de velléité de déstabilisation. Les termes ont leur sens. Il existe des velléités de déstabilisation et tentative de coup d’Etat, ce n’est pas la même chose.
Ce que le président a dit, c’est qu’on est conscient que les velléités, elles existent. Les velléités, elles sont connues. Elles sont suivies. La situation est sous contrôle. Le président a parlé d’un état d’esprit de la transition aujourd’hui.
L’heure n’est pas aux purges. L’heure n’est pas à la chasse aux sorcières quand bien même on est conscient qu’il y a des velléités. Le président a évoqué un état d’esprit ou il faut qu’aujourd’hui les Burkinabè se mettent ensemble. Les termes ont leur sens et les journalistes plus que jamais doivent aller à la bonne source pour pouvoir diffuser l’information vraie, saine, faire leur travail en toute objectivité ».
Plusieurs thématiques seront abordées au cours de cette session de formation de 48 heures. Ce sont, entre autres, le rôle et contribution des acteurs de la presse et des OSC dans la coproduction de la sécurité dans un contexte marqué par le terrorisme, les fondamentaux en matière des droits citoyens dans le traitement de l’information, l’initiation au bon usage de certaines expressions et terminologies juridiques et ou judiciaires, la sensibilisation sur certaines publications sur les réseaux sociaux et l’identification et partage de bonnes pratiques en matière de bonne communication.