Lutte contre le terrorisme : « Il faut donner des armes au peuple » (Moussa Diallo)


A l’occasion du 8e anniversaire de l’insurrection populaire de 2014, la Confédération Générale de Travail au Burkina (CGT-B) a organisé une conférence publique ce lundi 31 octobre 2022, à Ouagadougou. Il était question pour cette structure syndicale de donner sa lecture sur la situation nationale du pays.


« Évolution de la situation nationale et ses enjeux : quelles perspectives pour les travailleurs ?», c’est sous ce thème que la Confédération Générale de Travail au Burkina a commémoré les 8 ans de l’insurrection populaire. Ce fut également l’occasion pour la confédération de donner sa lecture sur la situation nationale que traverse le Burkina Faso.
« Nous avons choisi de réfléchir sur la situation nationale qui évolue dangereusement et dont la survie de la nation même est menacée. Sur ce point de vue-là, nous estimons que les travailleurs doivent contribuer à la lutte de notre peuple contre le terrorisme, mais aussi pour l’émancipation nationale et sociale de notre pays », s’est exprimé Moussa Diallo, secrétaire général confédéral de la CGT-B.
Pour Moussa Diallo, les coups d’Etat du 24 janvier et 30 septembre 2022 du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) sont antirévolutionnaire. Il estime que ces coups d’Etats sont un « simple changement d’individu à la tête » d’un régime et ne peuvent « rien apporter de fondamental aux aspirations du peuple ».
« Le second Coup d’Etat intervenu le 30 septembre est anti révolutionnaire »
« Le premier coup d’Etat du MPSR qui a eu lieu le 24 janvier est un Coup d’Etat réactionnaire, antirévolutionnaire et pro-impérialisme. (…) Le second Coup d’Etat intervenu le 30 septembre est un Coup d’Etat militaire et antirévolutionnaire. Il n’est rien d’autre en réalité qu’une révolution de palais, une rupture dans la continuité, un simple changement d’individu à la tête du MPSR », a-t-il déclaré.
Moussa Diallo a également réagi aux propos du premier ministre Me Apollinaire Kyélem lors de son entretien à la télévision nationale sur la question des ministres Donatien Sagalo et Yacouba Dié. Pour lui, c’est à la Gendarmerie ou la Police nationale de s’occuper des questions d’investigation de moralité et non à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et lutte contre la corruption (ASCE-LC). « Normalement, c’est la gendarmerie et la police qui sont habilitées à mener ces genres d’enquêtes de moralité. L’ASCE-LC peut aller dans quel lieu pour vérifier avec qui si des gens sont intègres ou pas. S’ils sont de bonne moralité ou pas », a-t-il indiqué.
« Il faut donner des armes aux peuples »
Sur la question de la crise sécuritaire, le secrétaire général confédéral de la CGT-B a appelé les autorités à s’inspirer de l’Algérie en donnant des armes aux populations pour lutter contre le terrorisme. Selon ses propos, le recrutement des 50 000 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) n’est pas une solution pour venir à bout de l’insécurité. Moussa Diallo propose ainsi un changement radical opéré par le peuple lui-même et qui choisira lui-même ses dirigeants et ses représentants.
« Contre le terrorisme, il ne faut pas penser que c’est l’armée (…) seule qui peut gagner cette guerre-là. (…) Aujourd’hui-là, il faut donner des armes aux peuples. Il faut les organiser, il faut leur donner les moyens de se défendre au lieu de penser que l’armée peut s’éparpiller sur l’ensemble du territoire et être dans chaque village. (…) On parle de recrutement 50 000 VDP, je ne sais pas si ça va être une solution. (…) Si c’est ça qu’on veut faire pour gagner la guerre, je pense qu’on aura encore du chemin à faire », a-t-il fait savoir.
Lazard KOLA
Faso7