Prise en charge du Noma : Le Centre médico-chirurgical pédiatrique Persis de Ouahigouya s’ouvre aux journalistes

Des journalistes se sont réunis du jeudi 20 octobre 2022 au vendredi 21 octobre 2022, à Ouahigouya, en atelier d’échanges sur le Noma au Burkina Faso. Cet atelier d’échanges a été placé sous le thème « Quelle stratégie de communication pour éradiquer la maladie du Noma au Burkina Faso, la contribution des hommes de médias ?».

Le Noma est une maladie qui atteint le plus souvent les enfants de moins de 6 ans souffrant de malnutrition ou une maladie infectieuse. Elle est une gangrène de la face à point de départ buccal, a évolution rapide.

Au Burkina Faso, le Noma constitue une maladie infantile avec une incidence maximale de 81, 35 % entre 1 à 5 ans. Sur le plan épidémiologique, la fréquence hospitalière est de 15,1 sur 10 000 hospitalisations.

Quelques images de Noma rencontrés et pris en charge dans le Centre médico-chirurgical pédiatrique Persis à Ouahigouya.

En vue de contribuer à réduire au maximum cette maladie, un atelier d’échanges avec les hommes de médias a été organisé à Ouahigouya les 20 et 21 octobre 2022. Selon Jean Victor Ouédraogo, secrétaire exécutif de l’Initiative des Journalistes Africains pour la Coopération et le Développement (IJACOD), la situation sécuritaire ne permet pas d’accéder à plusieurs zones pour les forums et les sensibilisations sur le Noma. C’est pourquoi il est nécessaire d’impliquer les médias qui sont des canaux de sensibilisation comme solution. 

« C’est à travers nos caméras, nos micros, nos stylos que nous pouvons sensibiliser et dire aux gens, attention il y a toujours des poches de résistance. Si on ne prend pas ça en compte dans 5 ans, dans 10 ans, vous aurez des enfants qui seront en marge du développement », a-t-il déclaré. 

« C’est à travers nos caméras, nos micros, nos stylos que nous pouvons sensibiliser », Jean Victor Ouédraogo, Secrétaire exécutif de l’Initiative des Journalistes Africains pour la Coopération et le Développement (IJACOD) – ©Faso7.

Plusieurs facteurs favorisent la survenue du Noma. Il s’agit des carences nutritionnelles, dont le Kwashiorkor, le marasme et la carence en vitamines et en sels minéraux. Les maladies infectieuses telles que la rougeole, le paludisme, la fièvre typhoïde et le SIDA sont également des facteurs favorisants. À ces facteurs, s’ajoute la mauvaise hygiène bucco-dentaire.

« C’est une gangrène du visage qui commence toujours par une infection des gencives et qui atteins les parties molles en regard, ou l’os en dessous, et ça peut aller vite », a affirmé Dr Lassara Zalla, premier responsable du Centre médico-chirurgical pédiatrique Persis à Ouahigouya.

« Si vous n’êtes pas malnutri vous ne pouvez pas avoir de Noma« 

Le Noma est une maladie nécrosante destructrice de la bouche et du visage. Cette maladie peut être évitée. Il s’agit de pratiquer certains gestes dont le premier consiste à ouvrir et à examiner la bouche de l’enfant.

À en croire le Dr Zalla, le Noma n’est pas une maladie contagieuse et elle n’est pas très fréquente. Avec la situation sécuritaire, la malnutrition qui est un facteur favorisant est en train de revenir entraînant avec lui le Noma.

« Si vous n’êtes pas malnutri, vous ne pouvez pas avoir de Noma. Il suffit de lutter contre la malnutrition et vous n’aurez pas le Noma. Le Noma, c’est une baisse de l’immunité liée à la malnutrition chez les enfants. En plus si vous avez les gencives qui ne sont pas nettoyées, qui ne sont pas soignées à temps », a expliqué le Dr Lassara Zalla.

Les zones les plus touchées actuellement par le Noma sont le Sahel, le Soum, l’Est et le Bam. « On ne peut plus aller dans les villages. L’insécurité a créé beaucoup de pauvreté. Sans sécurité, aucune activité n’est possible et c’est compliqué. Avec l’insécurité, il n’y a pas plus de missions chirurgicales », a laissé entendre Dr Lassara Zalla, premier responsable du Centre médico-chirurgical pédiatrique Persis à Ouahigouya.

 La prise en charge du Noma est gratuite dans le centre du Dr Lassara Zalla -©DR

Selon lui, la prise en charge du Noma coûte 200 000 F CFA et cette prise en charge est faite de façon gratuite dans son centre. Il est à noter que depuis la mise en place du Centre en 2004, plus de 60 enfants souffrant du Noma ont bénéficié d’une prise en charge.

Au cours des 48 heures d’échanges, les journalistes de plusieurs organes de presse du Burkina Faso ont visité les installations du centre. Il s’agit entre autres des installations dans le Centre de réhabilitation et d’éducation nutritionnelle (CREN), la kinésithérapie (seul service dans la région du nord, fonctionnel depuis 2014) et la maternité. Cette maternité accueille en moyenne 800 accouchements par an.

En rappel, le Centre médico-chirurgical pédiatrique Persis à Ouahigouya est fonctionnel depuis le 13 octobre 2004. Il compte à ce jour 130 agents, dont 13 de la fonction publique qui y sont affectés.

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