Lutte contre le terrorisme : L’Unité d’Action Syndicale propose d’armer les populations


L’Unité d’Action Syndicale tient sa deuxième assemblée générale régionale ce 17 septembre 2022 à la Bourse du Travail de Ouagadougou.


Les participants à cette rencontre ont pour ordre du jour la situation nationale marquée par les crises sécuritaires et humanitaires, la vie chère, les atteintes aux libertés individuelles et collectives. À l’ouverture de cette Assemblée générale, les différents points de l’Ordre du jour ont été abordés à travers une plate-forme revendicative, lue par Guy Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB).
Au titre de la sécurité des populations et de leurs biens sur le territoire national, les membres de l’UAS ont appelé à l’implication des populations dans la lutte contre le terrorisme par leur approvisionnement en moyens de défense conséquents et leur formation ; la prise en charge des ayants droit des éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) et volontaires pour la défense de la patrie (VDP) victimes du terrorisme ; l’amélioration de la prime servie aux FDS et aux VDP ; l’amélioration de la synergie d’actions et la solidarité entre les différentes composantes des FDS.
« Près de 8 mois après la prise du pouvoir d’Etat par le MPSR (Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration, Ndlr), la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée. Bien au contraire, elle s’est aggravée au point de se muer en une guerre civile réactionnaire, révélant ainsi aux yeux du peuple l’incapacité notoire du pouvoir du MPSR à juguler la crise sécuritaire qui menace à présent le fondement même de l’Etat », a déclaré Marcel Zanté, secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB).
Le retour aux anciens prix des hydrocarbures exigé
Pour ce qui concerne la vie chère, les adhérents de l’UAS ont appelé à la diminution des prix des produits de grande consommation ; au renforcement du contrôle de la qualité et du prix de ces produits en accroissant les effectifs des agents de contrôle ; au relèvement du SMIC à 60 000 F CFA.
L’UAS a par ailleurs invité au retour aux anciens prix des hydrocarbures et l’engagement d’un examen sérieux des propositions de l’UAS relatives à la révision de la structure des prix des hydrocarbures ; à la dotation à temps des paysans en intrants agricoles de qualité et de quantités suffisantes et à des prix accessibles.
Aussi, la suppression de l’UITS (impôt Unique sur les Traitements et les Salaires) sur les indemnités des travailleurs du privé, du parapublic et du public, ainsi que le relèvement de l’abattement pour frais et charges professionnelles de 20 à 30 % pour les catégories supérieures et 25 à 70 % pour les catégories inférieures ont été recommandés.
L’Unité d’Action Syndicale a également appelé au respect de l’esprit des protocoles signés avec les formations syndicales et les conventions collectives sectorielles ; à la baisse de la contribution du secteur informel et à la baisse des tarifs de location des boutiques dans les marchés et yaars.



Pour ce qui concerne le respect et l’élargissement des libertés individuelles et collectives et la promotion du travail décent, les premiers responsables de l’UAS ont exigé l’arrêt des exécutions extrajudiciaires et des agressions contre les citoyens.
En outre, les syndicats ont appelé à l’engagement de poursuites judiciaires contre les auteurs et commanditaires de crimes, au respect des engagements contenus dans le pacte sur le renouveau de la justice ; au respect du droit de réunion et de manifestation sur la voie publique.
Les travailleurs de la mairie centrale de Ouagadougou ont été pris en compte dans cette plateforme. En effet, l’UAS a exigé la régularisation de la situation de ces derniers ; l’application des conventions ratifiées et la ratification de la convention 94 de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Une plate-forme revendicative qui reste modifiable
Pour finir, il a été question pour les syndicats de demander l’abandon de la concession des chemins de fer et abandon de la privatisation de l’aéroport de Donssin ; l’annulation du projet de décret portant définition de critères harmonisé d’octroi de la prime de bilan au sein des sociétés d’Etat et des établissements publics de prévoyance sociale ainsi l’annulation des réformes urgentes engagées par le ministère en charge de l’enseignement supérieur.



Inoussa Nana, président du mois de l’UAS et secrétaire général des Forces Ouvrières Union nationale des Syndicats, a précisé que cette plate-forme revendicative pourrait subir une révision au terme des assemblées générales régionales de l’UAS, notamment sur la question d’armement des populations. « Nous essayons de recueillir l’assentiment de nos militants. Nous n’allons pas tailler une plate-forme comme ça, qui ne rencontre pas leur assentiment », a-t-il fait comprendre.
Rappelons que cette deuxième assemblée générale régionale s’est tenue après celle de Koudougou.
Josué TIENDREBEOGO, Melika ZAMTAKO (stagiaire)
Faso7