Lutte contre le paludisme : Environ 40 milliards de Francs CFA alloués à l’achat de moustiquaires
Basile SAMA26/08/2022
0 3 minutes de lecture
Pour la 5e fois, le ministère en charge de la Santé a entamé le processus de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA). Pour une réussite de la campagne, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a initié une rencontre d’échange avec les journalistes ce vendredi 26 août 2022 à Ouagadougou.
Environ 40 milliards de Francs CFA, c’est le montant alloué à l’acquisition de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) nouvelle génération. Au total, ce sont plus de 16 millions de moustiquaires qui seront distribués au Burkina Faso en raison de 1 moustiquaire pour deux personnes. Une action qui, selon les propos du coordonnateur du PNLP, Dr Gauthier Tougouri, va permettre de lutter efficacement contre le paludisme.
Selon ses explications, le paludisme a constitué 37 % des motifs de consultations et 55 % des motifs d’hospitalisation et 15 % des décès en 2021. En termes de chiffres, ce sont 12,20 millions de cas de paludisme recensés dans la même année pour un taux de létalité de 0,72 %. Les cas graves de paludisme étaient 605 000 pour la même année. Des chiffres que le ministère en charge de la santé à travers le PNLP veut faire baisser à travers la présente campagne de distribution de MILDA.
Et pour y arriver, la stratégie adoptée par le département est celle de sensibiliser, dépister, prendre en charge les malades et distribuez des moustiquaires. Selon les propos du coordonnateur du PNLP, les moustiquaires qui seront distribuées lors de cette campagne sont efficaces pendant 3 ans et le nombre de lavages maximum est de 20.
« Pour la campagne de pulvérisation, c’est très couteux. Nous sommes en train de réfléchir avec des partenaires. Pour la pulvérisation intra domiciliaire. Avant la saison pluvieuse, on rentre dans les maisons et on pulvérise tous les murs pour empêcher les moustiques de se poser. Mais ce sont des interventions qui coutent extrêmement cher. Pour un seul district, il faut au moins 200 millions pour pulvériser dans toutes les maisons »,
Dr Gauthier Tougouri.
En 2019, ce sont 12 millions de moustiquaires qui ont été partagés entre 5 millions de ménages. Pour la campagne 2022, ce sont 16,5 millions de MILDA que les Burkinabè vont se partager. Sur les objectifs à atteindre à l’issue de la campagne, Dr Gauthier Tougouri a laissé entendre qu’il s’agit d’atteindre 80 % de taux d’utilisation des moustiquaires d’ici fin 2022.
Revenant sur la campagne, il a signifié que les absents lors du dénombrement pourront aussi bénéficier des moustiquaires s’ils se rendent dans les centres de santé pour se faire dénombrer. « Lors de la distribution, c’est ceux qui ont les bons qui vont se rendre », a-t-il dit. Pour la présente campagne, il a rassuré que le nombre de moustiquaires prévu par ménage sera respecté.
« Des fois quand je vois les MILDA utilisées pour d’autres fins (NDLRS comme des filets de pêche ou pour clôturer certains endroits), ça me fait chaud au cœur. Quand on voit que c’est 40 milliards de Francs CFA qu’on met dedans et les gens utilisent ça comme filet de pêche, ça fait très mal. On doit travailler à sensibiliser ces personnes parce que c’est dangereux même pour la santé. Ce sont des insecticides qui sont contenus dans les MILDA et ils polluent l’eau et les poissons qu’ils vont attraper »
Dr Gauthier Tougouri.
Sur les autres moyens de lutte contre le paludisme comme le vaccin et l’introduction des moustiques mâles stériles pour réduire la population des moustiques, Dr Gauthier Tougouri a expliqué que chaque processus suit son cours. « L’OMS a donné son autorisation pour qu’on puisse introduire le vaccin dans la lutte, mais cela suit un processus. Nous avons montré ce qu’on veut. Mais ce n’est pas encore prêt et ce n’est pas pour 2022 », a-t-il souligné. Pour le vaccin de Nanorro, le coordonnateur a déclaré qu’il pourra être une solution.
Pour le retard dans la distribution, le coordonnateur du PNLP a expliqué que c’est principalement dû aux retards de livraison des moustiquaires. « La solution c’est si nous-même, nous pouvions fabriquer notre moustiquaire. C’est commandé à l’extérieur et ça met du temps. Nous avons passé les commandes en avril 2021. C’était planifié pour mai, mais malheureusement, les délais de livraison n’ont pas été respectés », a-t-il lancé.