Burkina Faso : L’OFAB mène des réflexions pour le retour au Coton BT


Ce 4 août 2022 à Ouagadougou, le Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole (OFAB) a initié une session d’échanges sur les innovations biotechnologiques en agriculture et leur possible contribution dans le contexte de crise que connaît le Burkina Faso. Cette session était au profit des membres du Réseau des parlementaires burkinabè pour la Biotechnologie et la Biosécurité (REPA-Biotech), de AFRICA BIOTECH, une organisation de la société civile.
Au cours de cette rencontre, il y a eu trois communications. La première a porté sur la présentation du Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole (OFAB) ainsi que sa structure de tutelle qui est la Fondation Africaine pour les Technologies Agricoles (AATF) ; présentation faite par Monsieur Vitumbiko Chinoko, Coordonnateur régional de OFAB Afrique.
La deuxième a fait cas des applications des biotechnologies modernes dans le domaine agricole, environnemental et des opportunités de lutte contre la faim et la malnutrition. Elle a été faite par Dr Edgar Traoré, le Coordonnateur national de OFAB. Quant à la troisième communication, elle a concerné le cadre juridique de l’utilisation des innovations biotechnologiques au Burkina Faso et elle a été présentée par Dr Oumar Traoré, Directeur général de l’Agence nationale de Biosécurité (ANB).
Pour Hamidou Traoré, Président du comité de programmation de OFAB et également Directeur de l’INERA, cette session a été initiée afin d’informer et de sensibiliser les participants sur la biotechnologie agricole, environnementale et ses applications ; sur la réglementation des applications biotechnologiques au Burkina Faso ; sur l’état des lieux des organismes génétiquement modifiés au Burkina Faso et également pour échanger avec eux, sur les opportunités offertes par ces innovations dans le cadre de la lutte pour la sécurité alimentaire.
« Nous sommes convaincus que les biotechnologies sont incontournables pour générer des technologies dans le domaine agricole, même dans d’autres domaines : la santé, les technologies alimentaires, les sciences du sol, etc. Le Burkina Faso ne peut pas être en marge du progrès dans le monde. On est un petit pays, mais on est un grand pays en matière d’enseignement supérieur et de recherche », a-t-il confié.
« Je suis prêt à accompagner »
Lors de la phase des interventions, l’ancien député Moussa Zerbo, a invité les initiateurs de la rencontre à passer à une communication plus accrue autour des avantages de l’utilisation de la biotechnologie. « En tant que communicateur, je suis prêt à accompagner cette campagne de communication », a-t-il promis.
François Tani, quant à lui, producteur de coton dans la province du Tuy et Président de la Fédération nationale des agriculteurs biotech (FENABIOTECH), a également salué l’initiative de cette rencontre. Il a par ailleurs évoqué la question de la suspension de la production du coton biotechnologique (Bt). À son avis, il est impératif de retourner à la production du coton Bt au Burkina Faso, pour le grand bonheur des producteurs.
« Ce n’est pas à démonter. Nous avons produit ce coton durant plusieurs saisons. Aujourd’hui la culture de ce coton est suspendue. En tant que producteur, nous avons vu les avantages du Bt. Les avantages, c’est d’abord une économie de travail et aussi, un gain en santé et en rendement. Par contre, au niveau du (coton) conventionnel, il faut marcher quinze kilomètres sur un hectare, il faut pulvériser beaucoup d’ insecticides et le rendement aussi est faible », s’est-il expliqué.
Le Burkina Faso dépassé par le Ghana et Nigéria
En réponse au souhait du Président de la FENABIOTECH, Dr Hamidou Traoré, a rassuré qu’au niveau de OFAB, des réflexions sont menées pour le retour au coton BT. « Pour cela, il y a la volonté du politique aussi, même s’il faut que le grand public soit au courant de ce qu’on fait. Que les gens sachent ce qu’on fait, que les gens décident que ça y va de leur intérêt pour accepter ou pas ces produits biotechnologiques », a-t-il ajouté.
Concernant le cas du niébé Bt, Dr Hamidou Traoré a indiqué que si le Burkina Faso était au départ le tout premier à aborder cette technologie dans la sous-région Ouest africaine, il s’est fait devancer par ses partenaires que sont le Ghana et le Nigeria. « Le Nigeria a commercialisé le niébé Bt, les populations sont en train de le consommer. Le Ghana est en train de commercialiser le niébé Bt et les populations vont bientôt en consommer alors que nous étions en avance sur eux », a-t-il fait remarquer.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7