Yeli Monique Kam : « M. Damiba et ses hommes doivent faire la guerre et nous ramener la paix »




Le Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRB) a, dans une conférence de presse de ce vendredi 17 juin 2022, interpellé le président de la Transition du Burkina Faso à conduire un processus de transition inclusif, dans l’intérêt général du peuple. Au cours de cette conférence, la présidente du parti a annoncé avoir été menacée par un individu se réclamant du rang des militaires au pouvoir.
Quatre (04) mois et 24 jours, après l’avènement de la Transition, le Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRB) a, ce jour, jugé que la situation du pays ne s’est pas améliorée. Selon la responsable de ce parti, Yeli Monique Kam, la situation s’est « même compliquée ». « Le pays enregistre une augmentation du nombre de personnes déplacées internes, du nombre des attaques, des morts civils et FDS, plus de localités et régions hors de contrôle de nos FDS, le comble des malheurs, la vie chère et la famine », a-t-elle jugé.
Estimant que le bilan actuel de la Transition est contraire à l’intérêt général du peuple, Yeli Monique Kam n’a pas voilé son insatisfaction. « Aucune excuse possible ne saurait encore être utilisée par vous, Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, Président de Transition, le Ministre de la Défense nationale, le Chef d’Etat-major général de l’Armée, pour justifier l’inefficacité de vos stratégies, vos plans de combat, de tactique et de coordination des opérations militaires et humanitaires », s’est-elle exprimée.



La présidente du MRB a tenu pour responsable, le président du Faso et la hiérarchie militaire, de la dégradation continue de la situation sécuritaire pour « leur manque de vision et de stratégie de guerre ».
« Sincèrement, je me repens aujourd’hui d’avoir applaudi l’avènement du MPSR, parce que je croyais qu’ils sont des soldats. Malheureusement, à travers les résultats de leurs actions, j’ai le regret, l’amertume, le cœur meurtri de constater que ce ne sont que des corps habillés », a-t-elle déclaré.
« Ce que notre peuple vous demande, c’est de faire la guerre«
Elle a laissé entendre que le président de la Transition, n’a aucun ennemi, et que tous les Burkinabè souhaitent la réussite de la transition, qui a pour mission de redresser le pays. C’est pourquoi, elle a invité le président du Faso à déléguer la gestion politique et administrative de la gouvernance au Premier ministère dirigé par une personnalité politique. Cette dernière présidera par délégation, le Conseil des ministres, selon elle.
« Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, Président de la Transition, ce que notre peuple vous demande, c’est de faire la guerre, c’est de nous faire émerger des héros nationaux de faits de guerre. Votre postulat est de pacifier le pays en suscitant un sursaut patriotique, une onction populaire par votre courage à décider des réformes militaires de souveraineté. M. Damiba et ses hommes doivent faire la guerre et nous ramener la paix », a lancé celle qu’on surnomme la »Yennega de l’éducation ».
Victime de menace verbale
Toujours concernant le président du Faso, la présidente du MRB a fait savoir qu’aucune raison ne pourra justifier son maintien au pouvoir, s’il n’a pas les capacités d’apporter des réponses aux défis auxquels font face, les Burkinabè actuellement.
« Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, Président de la Transition, il ne vous sera accordé aucune excuse de vous maintenir dans l’ordre actuel d’insécurité et de pauvreté sauf à vouloir vous rendre si vous ne pouvez pas, selon le jargon militaire, par une remise pacifique du pouvoir à une personnalité civile pour achever le processus de transition déjà entamé », a-t-elle laissé entendre.
Yeli Monique Kam a aussi appelé le peuple à soutenir la Transition en apportant des critiques constructives. Elle a également pris le peuple à témoin d’une menace verbale dont elle a fait l’objet cette semaine, de la part d’un individu se réclamant du rang des militaires au pouvoir. « Cet individu, dont j’estime qu’il a agi seul, me menace de m’intéresser trop à la vie politique », a-t-elle informé.