Burkina Faso : Le CGD fait passer à la loupe les 100 jours de Damiba

Ce mardi 24 mai 2022, à Ouagadougou, un Consortium d’organisations, notamment le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) au Burkina Faso, le Diakonia, le National Democratic Institute (NDI) ainsi que PAX a organisé un « dialogue démocratique » sur les 100  jours du MPSR.

Le dialogue en question s’est déroulé autour du thème : « Évaluation des 100 premiers jours du président Damiba« . A cette occasion, trois panélistes à savoir le Pr Augustin Loada, le journaliste Élie Kaboré et le capitaine de Police nationale à la retraite, Alissi Ouédraogo.

Exposant sur le thème « La gouvernance Économique du régime de transition 100 jours après ? », Élie Kaboré, journaliste à l’Economiste du Faso a déclaré que la prise du pouvoir du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) a fait baisser l’économie du Burkina Faso.

Je n’étais pas là, je n’ai pas été consulté et je ne me sens pas concerné

« A la date du 24 janvier, nous avions des signaux qui étaient verts au niveau des finances publiques mais le coup d’Etat est venu comme un coup d’arrêt pour un certain nombre de choses. La Transition était obligée de redéfinir des priorités pour pouvoir continuer. Il y a eu l’élaboration de certaines valeurs qui devraient conduire la transition mais dans la pratique, on s’est rendu compte qu’il y avait des écarts entre ce qui est prévu non seulement dans l’agenda, dans le plan de travail, les valeurs et ce qui se mène sur le terrain. (…) Il avait été prévu de recruter les DG (Directeurs généraux, ndlr) par appel à candidature, ça n’a jamais été fait. Les DG sont nommés on ne sait pas sur quels critères », s’est exprimé Élie Kaboré.

Aussi, le journaliste à l’Economiste du Faso a laissé entendre que la Transition doit être une opportunité pour booster le traitement des dossiers de crimes économiques en instance.

« La gouvernance politique et administrative du régime de transition 100 jours après ? » a été également le thème traité par le Pr Augustin Loada. Il dit n’avoir pas été consulté lors de l’élaboration  de la charte de la transition. « J’ai appris qu’il y a une transition de 3 ans qui va être conduite au Burkina Faso. Moi je n’étais pas là, je n’ai pas été consulté et je ne me sens pas concerné », a-t-il laissé entendre. Par ailleurs, pour le constitutionnaliste, il est difficile d’évaluer un programme politico-administratif de la Transition. « C’est difficile, de manière objective, d’évaluer un programme politico-administratif qui a à peine commencé à être mis en cours », a-t-il indiqué.

Aussi, pour le Pr Augustin Loada, l’une des difficultés d’évaluation de la Transition, réside dans le fait que le pouvoir actuel n’est pas issu d’une démocratie mais d’un coup d’État. « Un gouvernement qui est représentatif et qui rend des comptes, c’est un critère essentiel de la démocratique. (…) Evidemment, le gouvernement actuel c’est un gouvernement issu d’un Coup d’État militaire. Ça n’a rien de démocratie, mais il y a des partis politiques qui sont là », a-t-il ajouté.

Quant à Alissi Ouédraogo, il a exposé sur le thème « Gouvernance sécurité 100 jours après ? ». Il a rappelé le fait qu’après la prise du pouvoir par le MPSR, les groupes armés terroristes continuent toujours à mener des attaques sur le sol burkinabè, causant des pertes en vies humaines et des déplacements internes obligatoires des personnes.

les insuffisances de la gouvernance du nouveau régime après 100 jours au pouvoir

A en croire directeur général du CGD, Dr Thomas Ouédraogo, ce débat a été organisé dans le but de mener un dialogue démocratique sur les 100  jours du MPSR au pouvoir. Pour lui, c’est l’occasion d’apprécier et d’évoquer les insuffisances de la gouvernance du nouveau régime après 100 jours au pouvoir.

« Aujourd’hui, un consortium d’organisations a décidé d’appeler à un débat autour des questions politiques, autour des questions économiques et autour des questions sécuritaires. C’était une évaluation mais, c’est globalement un bilan que nous avons entendu faire avec l’ensemble de ces panélistes pour voir dans quelle mesure, on peut apprécier les forces et les insuffisances de la gouvernance », s’est-il exprimé.

Il faut noter qu’à l’issu ces échanges, des recommandations seront faites dans le but de contribuer à rassurer les Burkinabè menacés et inquiets de l’avenir et du devenir du pays, selon Dr Thomas Ouédraogo.

Lazard KOLA

Faso7

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