Burkina Faso : La CNSE pour «une prise en charge psychologique» des enseignants confrontés au terrorisme

La Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) s’est prononcée ce mercredi 25 mai 2022 à Ouagadougou sur la non mise en œuvre du protocole d’accord signé le 27 janvier 2018 entre elle et le gouvernement. L’impact de la situation sécuritaire sur les acteurs du monde de l’éducation a aussi été abordé.

Quatre ans après la signature d’un protocole d’accord entre la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) et le gouvernement burkinabè, les choses ne semblent pas bouger.

« Les autorités actuelles et celles qui les ont précédées ont toujours été approchées par la Coordination pour savoir où se trouve le problème de blocage. En tout cas, en toute franchise, nous n’avons de cesse d’approcher nos autorités pour poser les problèmes et attendre les solutions. Jusqu’à l’instant, c’est toujours le blocage », a déploré Bernard Zongo, Coordinateur de la CNSE.

Selon Pierre Zangré, Secrétaire Général du Syndicat national des encadreurs pédagogiques du primaire (SNEP), « c’est un protocole d’accord où des engagements ont été pris et ces engagements, jusqu’à présent, ne sont pas respectés ». Il a fait savoir qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure pour permettre aux acteurs de l’Education d’avoir de bonnes conditions de vie et de travail.

La question du statut du personnel a été soulevée par les conférenciers faisant cas des difficultés concernant les examens et concours professionnels. Ils dénoncent l’exclusion des professeurs d’EPS et de l’enseignement technique de la participation au concours d’accès à l’emploi de professeurs agrégés.

Selon la déclaration de M. Zongo, « cela ne permettra pas à ces emplois de disposer d’un personnel d’encadrement ». La raison a été évoquée par Souleymane Badiel, Secrétaire général de la F-Synter.

« Pour ce qui est des professeurs agrégés et pour les professeurs d’EPS et un grand nombre des professeurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et bien d’autres personnels notamment ceux qui passent à l’IDS, en fait, il a été introduit dans le décret (…) qu’il faut disposer de la licence dans la discipline enseignée pour passer le concours (…).

Or, ce sont ceux qui passent le concours qui peuvent devenir des inspecteurs. Il se trouve que dans notre pays, on ne recrute pas de professeurs d’EPS sur la base de la licence. L’Etat lui-même ne recrute pas ces professeurs-là sur la base de la licence parce qu’on ne forme pas à l’université (…). Il n’y a pas une discipline qui forme en la matière pour pouvoir délivrer la licence à ceux qui accèdent à ces concours.

Il en est de même pour la grande majorité des professeurs qui sont au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Ils sont recrutés généralement au niveau BAC (…) »

Souleymane Badiel, Secrétaire Général de F-Synter

La situation sécuritaire liée aux attaques des groupes armés a eu un impact négatif sur les acteurs de l’Education burkinabè. Les acteurs de la CNSE ont dénombré 12 de leurs collègues tués par ces groupes armés, ainsi que des enlèvements.

Pierre Zangré, Secrétaire général du SNEP, a demandé « une prise en charge psychologique » de ceux qui ont été enlevés et relâchés pour leur permettre de bien mener leurs activités, mais aussi une scolarisation des enfants des enseignants qui ont perdu la vie du fait des attaques des groupes armés.

Pour le moment, les conférenciers n’ont pas fait cas d’un quelconque boycott des examens à venir, mais dit vouloir écouter leurs éléments à la base avant toute action à entreprendre.

Elisé SOME (Stagiaire)

Faso7

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