Me Farama sur le Général Diendéré : «Je n’ai jamais cru en sa sincérité» 

A l’issue du verdict prononcé par le juge Meda ce mercredi 6 avril 2022 dans le jugement du dossier Thomas Sankara, les avocats de la famille Sankara ont tenu un point de presse ce jeudi 7 avril 2022. Il était question pour Me Benewendé Sankara et ses camarades de revenir sur certains faits marquants de ce procès.

Sur une probable grâce présidentielle aux condamnés, Me Benewendé Sankara a expliqué que cela  est une mesure politique et non judiciaire. Allant plus loin, Me Prosper Farama a ajouté qu’on ne doit pas parler de réconciliation ou de grâce avec une personne qui ne s’est pas repenti. Même s’il martèle qu’il n‘est pas sankariste, il soutient être un admirateur de Thomas Sankara.

Selon les propos de Me Farama, le combat qu’il mène est pour la « grande famille du Burkina ».  « La grande famille Burkina dit qu’elle en a marre de ces genres d’assassinats et de l’impunité qui suit ces assassinats », a-t-il dit avant d’ajouter que pour lui, « il n’est pas question de réconciliation ici. Il est question de justice et la justice a rendu son verdict ».

Deux des condamnés n’étant pas là, l’opinion publique a souhaité des démarches de la part des autorités pour une extradition. Sur la question, Me Benewendé Sankara a indiqué que « la Côte d’ivoire n’extrade pas ses nationaux » et comme l’un des condamnés, en l’occurrence Blaise Compaoré, bénéficie d’une nationalité ivoirienne, les choses semblent être difficiles pour son cas.

« C’est le prétexte qui a été utilisé pour cautionner l’impunité. Est-ce que ça peut continuer ainsi ? », s’interroge-t-il. Et à Me Farama de renchérir en indiquant que «  Si les gens ont pris le pouvoir (…)  pour venir gracier leurs anciens amis, moi en tout cas je suis Burkinabè et je donnerai mon avis. Ils auront face à eux d’autres Burkinabè ».

Sur un apport de Gilbert Diendéré dans la lutte contre le terrorisme, Me Farama s’y oppose farouchement. Pour lui, le Burkina Faso serait dans la perdition si sa destinée était confiée au Général Diendéré. « Si le salut de notre peuple doit venir de Diendéré, nous sommes morts. S’il faut compter sur des assassins pour nous défendre, je ne m’inscris pas dans cette logique-là. », a-t-il martelé.

« Quand je l’ai entendu au procès (ndlr le Général Diendéré) dire qu’il présentait ses condoléances à la famille, qu’il était meurtri par ces crimes et quand j’ai vu son attitude à la fin, je me suis dit qu’il y a une hypocrisie. Je n’ai jamais cru en sa sincérité.

Il n’a même pas eu la moindre pudeur pour ces familles. Voir une telle attitude de défiance, de manque de respect, de manque de pudeur à l’égard des victimes, moi je l’attendais avec un peu plus de dignité »,

Me Prosper Farama

Vidéo – Les avocats de la famille Sankara en conférence de presse

Basile SAMA

Faso7

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