Les faits divers de Zatibagnan : « S’il te plaît, fais-moi la bagarre ! »

Vous est-il déjà arrivé de préférer la guerre à la paix ? C’est le cas de Martin. Et voici son histoire.

Martin, 32 ans, est un homme sérieux. Pourquoi ? Parce qu’il déroge à la règle qui veut désormais qu’un homme ne puisse  pas vivre sans regarder par-dessus l’épaule de sa femme. Entendez par là, la tromper.

Martin était très fidèle. Jusqu’aux os, pourrait-on dire. Il avait en sainte horreur de regarder sous d’autres jupes si ce ne sont celles de sa tendre et douce moitié Carine, avec qui il a convolé en justes noces depuis bientôt cinq ans dans le quartier Karpala. Un enfant à la clé et un deuxième en route.

Un jeune enseignant d’école primaire qui rentrait sagement à la maison une fois la cloche de 17h sonnée. Une vie sans problème, marquée par la croyance en Dieu et le respect de ses préceptes.

Une maxime dit que les problèmes ne « cherchent pas l’homme », mais c’est l’homme qui les cherche. Le cas de Martin va confirmer une autre maxime : l’exception confirme la règle.

Les problèmes, ils sont venus chercher Martin directement chez lui, malgré ses barricades et ses protections anti-infidélité. Ils se sont matérialisés sous les traits d’Audray. Une gentille enseignante stagiaire envoyée dans sa classe faire ses…classes. Mais la gentille Audray fit plus que cela.

La fatale Audray

Elle entreprit de séduire méthodiquement notre Martin l’acète et au comportement d’une rigueur de guerrier bwaba. Et la stratégie fut tellement d’une minutieuse efficacité que le jeune homme ne se rendit compte du stratège de la demoiselle aux rondeurs affriolantes que le soir où il se surprit à  rester dans sa classe au-delà de la cloche de 17h. Il se rappela vaguement qu’il avait  refusé les avances d’Audray avant d’y succomber avec un plaisir coupable. Mais un plaisir tout de même. Ce soir-là, Martin trompa sa femme.

Ce n’est qu’une fois l’acte commis qu’il recouvrit ses esprits. Et ses démons. Ils le poursuivirent jusqu’à chez lui à la maison, où pour la première fois, il franchit la porte à 22h passée.

Il ne sut que dire à sa femme qui l’accueillit avec son ventre proéminent et son ravissant et habituel sourire. Ce soir-là, sa femme le déshabilla, comme d’habitude. Lui lava ses pieds, comme d’habitude. Et lui servit la nourriture. Comme d’habitude. Malgré l’heure tardive.

Puis, ils s’endormirent. Martin se rasséréna un peu.  Sa femme ne s’était pas rendue compte finalement de sa bourde. Il s’endormit, paisiblement. Puis, vers 2h du matin, il eut envie d’aller au petit coin. Mais son cœur manqua un battement lorsque ses yeux s’ouvrirent pour tomber nez à nez avec le regard de sa femme posé sur lui. Enigmatique. Dans le silence de la nuit.  Martin lâcha un petit jet d’urine dans son pantalon, balbutia un « qu’est-ce qu’il y a » apeuré qui reçut un franc et métallique « rien ».

Des vessies pour des lanternes

Il se leva. Partit dans la douche. Il sentit que le regard ne lâchait pas sa nuque. Il pissa longuement. Très longuement. Et lorsqu’il revint de la douche, le même regard glacial l’accueillit. Il eut envie de fuir de sa maison. Sa femme lui faisait peur. Il savait maintenant. Il savait qu’elle savait. Il attendait juste qu’elle parla. Mais elle ne parla pas. Pendant une semaine. Mais le regardait ainsi chaque nuit.

Puis, une nuit, n’en pouvant plus, amaigri, au bord de la dépression, il tança sa femme : « s’il te plaît, fais-moi la bagarre ! ». Et sa femme surprise, de lui demander :

-Mais pourquoi ?

-Parce que tu me regardes depuis deux semaines chaque nuit !

-Mais c’est parce que je veux que mon enfant te ressemble. Il paraît que quand la femme enceinte regarde beaucoup une personne, son enfant  finit par lui ressembler !

Martin soupira de soulagement. Elle n’a pas su.

Mais une autre question revint le faire sursauter : Pourquoi a-t-elle besoin de le regarder pour que l’enfant lui ressemble, puisqu’il en est le père ?

Ou bien…

Zatibagnan

A vendredi prochain pour un autre fait divers sur Faso7 !

Articles similaires

Un commentaire

  1. C’est vraiment drôle et c’est un enseignement pour les femmes. Le silence est tres souvent plus éloquent et plus reprobateur que la bagarre en pareille circonstance.
    Mais lui aussi pourrait commencer à soupçonner sa femme.
    _《Ou bien. ..》
    _ à moi de répondre: 《 Ah, on ne sait jamais hein!》

    Intrigue intéressante !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page