Burkina Faso : La CENI au bord de l’explosion?


La commission électorale indépendante (CENI) du Burkina Faso va mal. Ce malaise est né lors de la mise en place du bureau permanent de la commission, lorsque la société civile a décidé de désigner comme commissaire au titre de la chefferie coutumière, Bonaventure Ouédraogo, le Soa Naaba. L’opposition estime que ce dernier est militant du parti au pouvoir et ne pourra donc pas être un commissaire indépendant.
Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) dit avoir adressé au ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation une correspondance pour exiger la récusation de Bonaventure Ouédraogo, désigné pour être commissaire au titre de la société civile, notamment de la chefferie coutumière.
Le ministre Clément Sawadogo, lors d’une conférence de presse ce 13 juillet 2021 indiquait qu’il ne dispose pas d’éléments juridiques et matériels pour donner suite favorable à la récusation du Soa Naaba, exigée par le CFOP.
Ce 14 juillet 2021, le chef de file de l’opposition politique lors d’une conférence de presse a invité le parti au pouvoir notamment le MPP à « faire preuve de sens de responsabilité afin de ne pas détériorer le climat social et politique » burkinabè.
« Nous avons dit qu’il est très coloré MPP (…) parce que le 15 novembre (2020) …nous avons les documents, il a animé la campagne du MPP a Boussé. Il a demandé au MPP d’aller dormir parce que son candidat Roch Marc Christian Kaboré sera élu et que les députés seront élus », s’est exprimé Eddie Komboïgo.
L’opposition qui dit œuvrer pour l’ancrage démocratique du Burkina Faso, menace de ne pas siéger à la commission électorale indépendante si toutefois le sieur Bonaventure Ouédraogo n’est pas remplacé. « A défaut du remplacement de monsieur Bonaventure Ouédraogo, les commissaires de la CENI de la composante politique de l’opposition ne siègeront pas à la CENI », a déclaré Alain Zoubga, le principal conférencier du jour.
Il faut noter que, le CFOP ne compte pas saisir les juridictions pour résoudre ce problème. Eddie Komboïgo a indiqué qu’au « grand jamais » la composant opposition politique ne saisira les tribunaux contre la chefferie traditionnelle. Elle considère la question comme étant purement politique. « Nous avons respectueusement et humblement demandé à la chefferie coutumière de procéder au changement, parce qu’on a beaucoup de chefs coutumiers. (…) Nous n’oserons pas manquer de respect à la chefferie coutumière, puisque la chefferie coutumière a beaucoup apporté dans la cohésion sociale et la paix dans notre pays », a-t-il déclaré.
Faso7