Burkina Faso : 7 présumés braqueurs arrêtés avec des crânes humains en leur possession

Ce mardi 13 juillet 2021, le Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) du Centre a présenté 7 présumés délinquants interpellés le 24 juin 2021. Selon le SRPJ, ces hors la loi détenaient des crânes humains qu’ils avaient déterrés sur instruction de leur marabout, pour faire de la magie noire « wak » dans le but de s’enrichir.

Fin de cavale pour 7 présumés délinquants spécialisés dans le vol à main armée, grâce au travail de l’équipe d’enquête n°3 du Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) du Centre. L’enquête a commencé le 16 juin 2021, suite au braquage, la veille, d’une personne devant son domicile alors qu’elle revenait de sa ferme. « Cette agression a occasionné une blessure par balle du petit fils de l’entrepreneur et la somme de huit millions lui a été retirée », selon le commissaire Sayibou Galbané, le principal conférencier du jour.

Les interpellations de la Police ont commencé à partir du 24 juin 2021 et le premier à membre du gouape à être arrêté est un jardinier domicilié à Koubri et connaissance de la victime, né le 20/12/1995. Il va dénoncer les autres membres du groupe te permettre à l’enquête d’avancer.

« La suite des investigations a donc permis d’identifier et d’interpeler les principaux membres du réseau à savoir les nommés II dit Ladji né le 01/01/1989 à Towogodo dans la commune rurale de Dargo, Z.P dit Bouba ou bébé ; D.A.L alias Wobgo né le 30/10/1979 à Ouagadougou ; K.Y né le 01/01/1980 a Koudougdoughin, vitrier domicilié à Saaba ; K.I.I alias Togolais né en 1993 à Cinkansé, employé de commerce domicilié à Cinkansé du Togo et le nommé Y.M, né le 01/01/1992 à Ouagadougou, convoyeur domicilié au secteur n°16 de Ouagadougou ; le nommé T.B, un autre élément du groupe, n’a pu être interpelé », a fait savoir le commissaire Sayibou Galbané.

Les objets volés étaient vendus dans les pays voisins

Le surnommé Ladji est le chef de groupe. Il s’agit d’un militaire radié qui avait déjà un casier judiciaire.

 Selon la Police, le gang était spécialisé dans le vol à main armée dans les domiciles, les bureaux de change, Ies boutiques de transfert mobile d’argent, les alimentations et les maquis. Ils opéraient en trois modes. D’abord, une partie du groupe se chargeait du renseignement afin d’identifier les cibles potentiels (lieux ou individus) susceptibles d’être attaquées dans la ville de Ouagadougou.

Ensuite vient le mode opératoire, assuré par les nommés LI et T.F. Armés de pistolets automatiques, ils prennent en filature les personnes ciblées jusqu’à un endroit propice à l’agression et passent à l’acte. « S’il s’agit d’un lieu de commerce, selon les informations fournis par la cellule de détection, la cellule d’intervention fait d’abord la reconnaissance des lieux avant d’intervenir opportunément (…). Toute tentative de résistance est sévèrement sanctionnée », selon Saybou Galbané.

« Il utilise son permis de port d’arme pour acheter des minutions »

Enfin la troisième phase concernant l’écoulement des objets volés où le nommé K.I.I vivant à Cinkansé du Togo était chargé d’écouler les motos et autres biens dans les pays voisins et d’ acheter des armes pour renforcer l’arsenal du groupe. K.Y détenteur légal d’un pistolet automatique 7,65 mm, louait son arme au groupe contre une part du butin en cas d’opération réussie. « Aussi, il utilise son permis de port d’arme pour acheter des minutions et ravitailler le groupe d’intervention », a poursuivi le commissaire.

Comme biens saisis au cours de l’enquête, on compte la somme de 830.000 ; 1 pistolet automatique de marque TISSAS ; 2 chargeurs de Pistolet automatique dont un garni de 12 munitions ; 1 paquet de minutions contenant 18 cartouches de calibre 7,65 mm ; 5 motocyclettes dont 1 de marque Finn ; 1 de marque Scooter 155i ; 1 de marque Zusiki Stra ; 1 de marque Yamaha 135 ; et 1 de marque TVS Appache ; le tout couronné par deux 2 crânes humains.

Ils étaient à la recherche d’un crâne de nouveau-né

« Suite à la profanation de sépultures a Zounghou dans la province du Ganzourgou, des crânes humains ont été exhumés. Interrogés, les membres de ce groupe reconnaissent avoir exhumé des restes humains pour accomplir des sacrifices afin de devenir riches et puissants. Les recherches ont permis de retrouver ces restes humains qui seront remis à leurs parents », a fait savoir la police judiciaire du Centre.

Selon les informations de la police, les 2 crânes exhumés par les membres du gang sont ceux de deux (02) voleurs qui s’étaient faits lyncher dans la localité il y’a de cela 10 ans, et c’est ce dont avaient besoin les bandits. Ces bandits ont indiqué avoir fait transiter un crâne humain vers un pays limitrophe du Burkina et qu’ils étaient également à la recherche d’un crâne de nouveau-né.

Ce gang qui est actif 2019 selon le SRPJ, a à son actif d’autres braquages à main armée dans la ville de Ouagadougou. Les investigations sont toujours en cours pour interpeller le reste de l’équipe. En attendant, la police a invité les populations à la vigilance et à contacter les numéros d’urgence pour tout cas suspect, notamment le 1010.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7