Burkina Faso : Après l’enterrement des policiers, l’UNAPOL pose des interrogations


Mardi 28 juin à Ouagadougou, l’Union Police Nationale (UNAPOL) a publié une déclaration dans laquelle elle a invité les policiers à « prendre leur destin en main » en opérant des choix et en les assumant, face à la gestion de la lutte contre le terrorisme par la hiérarchie policière et le gouvernement burkinabè.


L’Union Police Nationale (UNAPOL), l’un des principaux syndicats de la Police nationale s’est exprimé pour condamner les attaques qui ont occasionné des pertes en vies humaines et des blessés au sein des rangs de la Police Nationale (PN).
A titre illustratif le syndicat a cité d’abord l’accident du samedi 19 juin 2021 ayant causé 1 mort et 7 blessés parmi les policiers sur le chemin du retour de Pissila, ensuite l’embuscade tendue à une équipe de la Police Nationale par des individus armés le lundi 21 juin 2021 occasionnant 11 morts et 3 portés disparus côté policiers et enfin le décès de 2 soldats de l’équipe de recherches après que leur monture ait heurté un engin explosif. Selon l’UNAPOL, c’est « comme si la nature s’acharnait sur la Police Nationale ».
Face à ces incidents mortels, l’organisation a décidé de laisser « place aux enseignements et aux responsabilités ». Par conséquent elle a pointé du doigt la hiérarchie policière et le gouvernement.
« L’axe Barsalogho-Yirgou étant notoirement reconnue pour sa dangerosité, comment peut-on y envoyer des hommes sans un armement à la hauteur du défi ? Certains observateurs ont relevé le caractère suicidaire de telles missions et d’autres ont même douté de la conscience des agents. Qu’a fait le Ministre de la Sécurité pour que les hommes aient le matériel adéquat, Rien ! Bien au contraire, sa passivité et même sa complicité ont permis que des armes pourtant commandées pour la Police Nationale ne lui parviennent pas.
Qu’à fait la hiérarchie des agents pour que ces aventures suicidaires n’aient pas cours ? Rien du tout ! au risque de mettre en jeu leur poste. Que peuvent faire les agents face à cette hiérarchie prompte à sanctionner ? Pas grand-chose ! Qu’a fait le Gouvernement lorsque la mauvaise volonté du Ministre de la sécurité a été reconnue de notoriété publique et que l’UNAPOL l’invitait incessamment à mettre un terme aux considérations puériles pour recalibrer les instruments de combat des policiers qui sont engagés dans cette lutte ? Encore rien ! », s’est indignée l’UNAPOL.
En conclusion, l’UNAPOL a appelé les policiers à « prendre leur destin en main » en opérant des choix et en les assumant. Aussi, a-t-elle convié tous les délégués de l’UNAPOL des 13 régions du Burkina Faso à une large concertation ce jeudi 1er juillet 2021 à partir de 08h00 à son siège.
Josué TIENDREBEOGO (stagiaire)
Faso7