Burkina Faso : Les carrières, un secteur porteur mais peu valorisé

Le ministère des Mines et des Carrières est actuellement à Bobo-Dioulasso avec les hommes et femmes des médias pour une caravane de presse afin de mieux faire connaitre le secteur. Ce 12 septembre 2020, pour la 2ème journée de la caravane, les journalistes ont été entretenus spécialement sur le secteur des carrières au Burkina Faso.

Selon le Directeur général des Carrières, Abdoulaye Sambaré, il existe actuellement au Burkina Faso 23 carrières en exploitation effective, 11 carrières en arrêt d’activités, une quarantaine en attente d’exploitation et une vingtaine de demandes d’exploitation en cours. Sont considérées comme des carrières, les substances minérales non métalliques qui peuvent être regroupées au niveau des minéraux industriels, les roches industrielles et les matériaux de construction.

Abdoulaye Sambaré a fait savoir que le secteur des carrières génère des emplois directs estimés à 900 emplois et 8000 emplois dans les carrières artisanales qui emploient la grande partie des travailleurs du domaine.

Pour ce qui est des recettes budgétaires générées par le secteur des carrières, le directeur général a laissé entendre que le secteur a pu générer plus de 650 millions de FCFA en 2018.Cependant dans le souci de réaliser d’énormes défis et de créer plus d’opportunités pour contribuer au développement socio-économique durable du Burkina Faso, le secteur des carrières a des attentes pour l’avenir. En effet, selon Abdoulaye Sambaré, pour ce qui est du domaine de la création d’emplois directs, il est attendu 5500 emplois et 10 000 pour les emplois indirects. Aussi 100 milliards de FCFA de chiffres d’affaires sont attendus et plus de 4 milliards FCFA de collecte fiscale additionnelle pour l’État sont aussi entendus. Par ailleurs le secteur de carrière va aussi permettre de réduire les importations de clinker et d’hydrocarbures de plus de 16 milliards par an. Dans le cadre du Fonds minier pour le développement, les « sociétés de carrières contribuent à hauteur de 1% de leur chiffre d’affaires mensuel hors taxes ou de la valeur des produits extraits au cours du mois », a laissé entendre Abdoulaye Sambaré.

Un secteur peu connu

Pour le premier responsable des Carrières, le secteur est très porteur en termes de création de richesse « mais reste relativement peu connu aussi bien du grand public que des opérateurs économiques ».

Selon lui le Burkina Faso regorge de matériaux carbonatés (calcaires, calcaire dolomitique). Une meilleure mise en valeur de ces ressources carbonatées devrait permettre selon le directeur général de « satisfaire la consommation nationale en chaux et en ciment avec en plus des possibilités d’exportation ».

Malheureusement, les importations de ciments ainsi que le clinker et la chaux, sont toujours à la hausse au Burkina Faso. En effet de 2009 à 2016, 7 630 134 tonnes de ciments hydraulique ont été importées avec un coût estimé à de plus de 373 milliards de FCFA. Quant à la chaux, 214 479 tonnes ont été importées avec un coût estimé à de plus de 47 milliards de FCFA.

Pour mieux toucher du doigt le fonctionnement d’une carrière, les journalistes ont été invités à visiter la carrière de Sogossagasso qui est une carrière située à une trentaine de kilomètre de Bobo Dioulasso. Cette carrière est en réalité celle appartenant à l’entreprise de construction de route, COGEB. La carrière a été acquise en 2017 mais la mise en exploitation a effectivement commencé en Novembre 2018.Comme principal client, la carrière se tourne vers la maison mère COGEB, ce qui n’arrange pas l’entreprise car « si COGEB n’a pas de marché, nous n’avons pas aussi de marché », a déploré le responsable sur le site.

Amadou ZEBA

Faso7

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