Burkina Faso : La SONATER développe des moyens pour recouvrer plus de 11 milliards F CFA de créances

Le Directeur général (DG) de la Société nationale de l’aménagement des terres et de l’équipement rural (SONATER), Issaka Compaoré, a fait le point des créances de la SONATER et a expliqué les moyens de recouvrements. C’était ce 15 novembre 2023 au ministère en charge de l’Agriculture.

On se rappelle que le Conseil des ministres du 8 novembre 2023 a instruit les ministres chargés du dossier de prendre des mesures vigoureuses en vue du recouvrement total dans les meilleurs délais de ces créances.

Le DG de la SONATER est revenu sur le contexte dans lequel s’inscrivent ces créances. On retient qu’en 2014, le Fonds de l’eau et de l’équipement rural (FEER) a été transformé en la SONATER. Avant sa transformation, le FEER avait mis en œuvre le Projet de Développement de la Mécanisation Agricole et de Soutien au Secteur Hydraulique (PDMA-SSH), entre 2008 et 2015.

Issaka Compaoré-©Faso7

Deux (02) opérations ont été réalisées dans le cadre de ce projet. La première entre 2008 et 2012 a permis la mise en place sur le terrain de 700 tracteurs de puissance, tous équipés de charrues et de pulvériseurs et de 1 200 motopompes. D’autres équipements divers dont des charrues à socs et des sous-soleuses ont accompagné ce premier lot de matériels agricoles.

La seconde opération exécutée entre 2013 et 2015, a concerné la mise à disposition des producteurs de 130 tracteurs équipés. Tous ces équipements ont été subventionnés à la vente par l’Etat à hauteur de 40 et 60%, au profit des producteurs.

Les ventes à crédit réalisées dans le cadre de ces opérations s’élèvent à 4 124 899 039 francs CFA. À la base, les acheteurs concernés doivent 497 897 497 francs CFA. Ces créances sont réparties entre l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) qui doit 126 475 583 francs CFA ; la Table Filière Banane (TFB) qui doit 30 461 266 francs CFA ; les particuliers qui doivent 212 473 206 franc, d’anciens députés et ministres, qui doivent 128 487 442 francs CFA.

Issaka Compaoré a fait savoir que la SONATER a hérité de ces créances qui n’ont pas été totalement réglées, après la transformation du FEER.

Les opérations de la SONATER ont aussi engendré des créances

Suite à sa création, la SONATER a aussi mené des activités de mise à disposition d’équipements agricoles subventionnés par l’État aux producteurs. Dans la pratique, ses responsables ont réalisé 4 opérations de mise à disposition d’équipements aux producteurs agricoles, soit à crédit, soit par payement immédiat après livraison. Il s’agit de l’opération de 500 tracteurs de 2017, l’opération sur les autres équipements agricoles (motoculteurs, motopompes…) en 2018 ; l’opération 400 tracteurs de 2019 ; l’opération de 500 tracteurs de 2021.

Les organisations à qui la SONATER a vendu ces équipements doivent initialement rembourser un montant total de 3 563 484 600 francs CFA. Il y a la Direction Générale des Aménagements Agro-pastoraux et du Développement de l’irrigation qui doit 104 752 600 FCFA pour l’opération de 2018 ; l’Union Nationale des Producteurs Semenciers du Burkina (UNPSB) qui doit 485 391 250 FCFA pour l’opération de 2019 ; la Chambre Nationale d’Agriculture qui doit 194 103 000 francs CFA pour l’opération de 2019 ; le Programme de Renforcement de la Mécanisation Agricole (PRMA) qui doit 259 585 750 francs CFA pour l’opération de 2021 et encore l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) qui doit 2 508 200 000 francs CFA, pour l’opération de 2021.

En plus des créances clients, il est mentionné que les créances de l’État, représentant le montant des subventions pour la vente des équipements agricoles des opérations de 2019 et 2021, s’élèvent à 7 536 988 665 francs CFA.

« Il faut que les gens s’acquittent de leurs dettes pour permettre d’autres opérations »

Face à cette situation délicate, la SONATER a élaboré plusieurs stratégies pour recouvrer ses créances. Ces mesures comprennent des rappels téléphoniques, des missions de recouvrement conjointes avec l’Agence judiciaire de l’État, des lettres de rappel aux autorités débitrices, et des rencontres avec les organisations professionnelles.

« Malgré tous ces efforts, les créances de la SONATER restent importantes et se chiffrent à 11 598 370 762 francs CFA dont 4 061 382 097 francs CFA au titre des créances clients et 7 536 988 665 francs CFA au titre de la subvention de l’Etat. La difficulté à recouvrir ces créances se situe au niveau de l’opération PDMA, notamment chez les particuliers et les ex autorités », a déploré Issaka Compaoré.

Dans les prochains jours, la SONATER envisage d’intensifier ses efforts en mettant en œuvre des actions spécifiques, telles que des retenues à la source sur les subventions allouées aux organisations professionnelles et la publication de la liste des particuliers et anciennes autorités concernés dans un journal. Des délais de grâce seront accordés aux concernés avant la mise en œuvre de ces actions.

« Ce que les gens doivent comprendre, les équipements que nous vendons, c’est pour le monde rural. Surtout dans la dynamique que le Président veut impulser, notamment l’offensive agricole, il faut que les gens s’acquittent de leurs dettes pour permettre d’autres opérations au profit des agriculteurs et des cultivateurs. Sinon ce n’est pas une chasse à des personnes données. C’est quand même beaucoup de sous. Onze milliards par ces temps qui courent, c’est pas petit », a fait comprendre le DG de la SONATER.

Le DG de la SONATER appelle donc tous les débiteurs considérés à régulariser leur situation et invite ceux ayant effectué des paiements à transmettre les quittances dans les plus brefs délais.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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