Burkina Faso : Les industries du tabac s’ingèrent de moins en moins dans les politiques de santé


L’Afrique contre le tabac (ACONTA) en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’hygiène publique et avec l’accompagnement de African Tobacco control alliance (ATCA) et de Global centre for good governance in tabacco control (GGTC), a officiellement lancé le rapport 2023 sur l’indice d’ingérence de l’industrie du tabac au Burkina Faso, le 7 novembre 2023 à Ouagadougou.
Il s’agit d’un rapport sur l’état des lieux des efforts des pays en matière de lutte antitabac organisé par l’association non-gouvernementale Southeast Asia Tobacco Control Alliance (SEATCA). L’élaboration de ce rapport connaît la participation de 18 pays africains notamment le Burkina Faso qui est représenté pour la troisième fois consécutive par l’association Afrique contre le tabac (ACONTA).
Pour l’édition 2023, le rapport sur l’indice d’ingérence de l’industrie du tabac au Burkina Faso présente un score de 42/100 contrairement en 2021 et 2022 où le score de l’indice était respectivement de 57/100 et de 48/100. De l’avis de Adama Zango, coordonnateur par intérim de ACONTA, cette baisse est signe que les industries du tabac se sont ingérées de moins en moins dans les politiques de santé publique au Burkina Faso.
« Ce score permet d’affirmer, malgré l’inexistence de preuves sur certaines formes d’ingérences et une législation antitabac à parfaire, que le gouvernement du Burkina Faso se démarque des activités de l’industrie du tabac. Le gouvernement évite désormais de collaborer, de soutenir et d’accepter le soutien de cette industrie », a déclaré Adama Zango.
L’élaboration de ce rapport s’est faite sur un guide composé de 20 questions réparties en 7 indicateurs qui sont entre autres la participation de l’industrie du tabac, les interactions inutiles avec l’industrie du tabac et les initiatives de l’industrie du tabac en matière de responsabilité sociale des entreprises. Pour le chargé de mission du ministère en charge de la santé, Dr Narcisse Naré, la lutte contre l’ingérence des industries du tabac est une lutte permanente, car ces entreprises usent de toutes les manières pour s’opposer aux lois.
« Nous savons que l’industrie du tabac ne baisse pas les bras. A chaque fois qu’il y aura un texte réglementaire qui va à l’encontre de leurs intérêts commerciaux, ils vont réagir et ils vont faire en sorte que les textes soient fragilisés », a-t-il affirmé.
Le ministère en charge du commerce a initié plusieurs actions dans le cadre de la lutte contre le tabagisme au Burkina Faso. Il s’agit notamment de l’augmentation des taxes de 55% sur les produits du tabac, de l’implémentation des images sanitaires sur les emballages de produits de tabac qui a contribué au retrait de plus d’une soixantaine d’entreprises de tabac sur le marché.
Cheick Habib Désiré BAYILI (Stagiaire)
Faso7