Burkina Faso : La PADDH appelle l’ARCEP à déclencher des mécanismes de sanction contre les trois opérateurs de téléphonie mobile


La Plateforme des associations de défense des droits de l’homme (PADDH) a, au cours d’une conférence de presse, dénoncé la décision du Conseil d’Etat ordonnant la suspension de la décision de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), ce vendredi 20 octobre 2023, à Ouagadougou.
« Nous ne sommes pas là pour commenter les décisions de justice, mais je précise que nous voulons ici les effets de la décision de justice », a fait savoir Adama Bayala, porte-parole de PADDH à l’entame de ses propres. Selon lui, la décision du Conseil d’Etat sur la suspension de la décision de l’ARCEP prive les consommateurs à nombreux avantages notamment à la lisibilité des offres, à l’exploitation des data et unités. A cela s’ajoute, le principe de l’application du prix « juste », tant attendu par le consommateur.
« La mesure de l’ARCEP qui a fait l’objet de suspension par le Conseil d’Etat devrait permettre aux consommateurs d’émettre des appels ou envoyer des SMS avec les bonus vers tous les réseaux. Aussi, on ne devrait plus voir les crédits balayés systématiquement par les opérateurs. On devrait également bénéficier de la restitution des bonus coupés après la souscription de formule similaire. On devrait également, mais aussi et surtout, pour une souscription de 1 giga, on devrait avoir au minimum un délai d’un mois contrairement au délai de trois jours ou d’une semaine », a-t-il indiqué.
La loi doit s’appliquer
Par ailleurs, la PADDH a invité l’ARCEP à déclencher des mécanismes de sanction consécutifs à la défiance de l’autorité de l’État. La plateforme a par ailleurs appelé le gouvernement à prendre des mesures pour toiletter les textes qui régulent le secteur en renforçant les prérogatives du régulateur sur la fixation des prix de détail. Aussi, elle a appelé à renforcer le rôle des organisations citoyennes dans le paysage de la communication électronique.
« La défiance de l’autorité de l’Etat a duré au moins 21 jours, du 13 septembre au 04 octobre. La loi doit s’appliquer. En outre, il plaira au conseil d’Etat de se prononcer au plus vite sur le dossier au fond, car ce sont 24 millions d’abonnés aux trois compagnies de téléphonie mobile qui sont spoliés, tous les jours », a laissé entendre Adama Bayala.
Lazard KOLA
Faso7