Extradition de François Compaoré : « Ce silence de nos autorités est plus qu’inquiétant » (Guezouma Sanogo)


Le Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ) s’est prononcé sur la question de l’extradition de François Compaoré, ce lundi 11 septembre 2023.
Le CNP-NZ a exprimé son inquiétude face à la non réaction officielle et publique de la part du gouvernement de Transition.
« Pour un dossier aussi emblématique que celui Norbert Zongo, ce silence de nos autorités est plus qu’inquiétant », a déclaré Guezouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina.
Exhortant le gouvernement à éclairer les Burkinabè sur les nouveaux développements intervenus dans le dossier Norbert Zongo, le Centre a informé qu’il a entrepris des démarches nécessaires pour connaître les raisons qui ont motivé le gouvernement « à ne pas donner suite à la demande de la Cour ».
De l’avis de Me Prosper Farama, il faut bien que le gouvernement se prononce sur ce que dit la Cour. « Si effectivement des garanties ont été requises du gouvernement dans le cas de ce dossier et que le gouvernement n’a pas réagi, c’est forcément qu’il a des explications à donner. Et moi, j’aimerai bien avoir ces explications », a-t-il déclaré en ajoutant que le point de vue des avocats de la famille viendra après cette intervention du gouvernement.
Me Farama a laissé entendre que le peuple a droit à des explications. « J’ose espérer que dans les jours à venir ça sera fait. Si le gouvernement se résout à ne rien dire là, on sera obligé de considéré qu’il n’a rien à dire par rapport aux accusations de la Cour. Et là, pour moi, sincèrement, j’en serai choqué. J’en serai choqué à plus d’un titre parce que dans ce gouvernement, celui que je peux dire que je ne connaissais pas avant, c’est le Capitaine Traoré. La plupart d’entre eux, on les connaissait. On a été tous sur les mêmes barricades. On s’est battu pour des principes, des valeurs pour ce pays », s’est-il prononcé.



Selon l’explication de Me Farama, les avocats de la famille ont les mains liées sur cette extradition, car ils ne sont pas acteurs. Les acteurs sont l’Etat burkinabè, l’Etat français et probablement la Cour européenne des droits de l’homme.
Il a précisé que les questions d’extraditions comportent une partie juridique et une partie politico diplomatique.
« Au regard des relations actuelles que le Burkina entretient avec la France, ce que je vois, j’ai comme l’impression que la France ne se pressera pas à demander ce renvoi. Nous, nous souhaiterons vivement que la France, au nom de, ne serait que pour les droits de la famille de Norbert Zongo puisse faire cette demande de renvoi devant la Grande Chambre afin que nous puissions avoir une autre chance que la Grande Chambre se prononce sur cette question », s’est-il inquiété.