Le GRASH outille les jeunes et les femmes de Tenkodogo et de Fada N’gourma sur leur participation aux processus électoraux


Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Accroître l’inclusion et la participation des femmes et des jeunes aux processus électoraux » initié par le Consortium Groupe de Recherche-Action sur la Sécurité Humaine (GRASH) et le Cadre de Concertation Régional pour la Gouvernance et la Sécurité (CCRGS), une monographie sur les difficultés des jeunes et des femmes à la participation citoyenne ont été faites les 30 et 31 mai 2023 à Tenkodogo et à Fada N’gourma le 03 et 04 juin 2023.
Les différents ateliers ont regroupé quarante-sept participants autour de la question de la participation citoyenne des jeunes et des femmes et leur inclusion au processus démocratique. A Tenkodogo, chef-lieu de la région du centre-Est, ils étaient 20 leaders issus des Organisations de la Société civile et des partis politiques à prendre part aux travaux. A Fada N’gourma dans la région de l’Est, 27 leaders ont participé aux échanges.
A Tenkodogo comme à Fada, les discussions portaient sur les mêmes thématiques. C’est Mamadou Sawadogo qui a dirigé les travaux de monographie à Tenkodogo. Son constat révèle une faible participation des Burkinabè aux élections et plus particulièrement les jeunes et les femmes. En effet, selon le CRASH, lors des élections de novembre 2020, 47 % du corps électoral était composé de femmes et 35,5 % de jeunes.
Si la situation est telle, les participants pensent que cela est lié aux pesanteurs sociales, aux manques de moyens financiers, à la méconnaissance des textes juridiques, l’analphabétisme, la peur de s’engager et l’inexistence de sanctions aux contrevenants des lois sur les quotas genre.
« Les traditions briment les droits des jeunes et des femmes, relèguent les femmes et les jeunes en second plan. Devant un homme, la femme n’a pas droit à la parole et devant les aînés, les jeunes n’ont pas leur mot à dire », déplorent-ils par exemple.
Au cours des travaux de monographie, les jeunes et les femmes ont expliqué leur importance dans le processus de développement. Pour eux, si les jeunes « restent inactifs, ils risquent de ralentir l’élan de développement, car il y aura une minorité qui devra tirer la masse ».
Pour ce faire, les participants ont demandé entre autres plus de sensibilisation pour faire comprendre aux jeunes et aux femmes la nécessité pour eux de s’engager, et faire comprendre aux autres composantes de la société, la nécessité d’accepter et de favoriser l’implication des femmes et des jeunes. Aussi, demandent-ils la création d’un fond pour accompagner cette tranche de la population pendant les élections.
Les ateliers ont été également un moment d’échanges avec des anciennes autorités politiques du Burkina Faso. La monographie continue pour les villes de Kaya et de Dori dans le cadre du même projet. Il est soutenu par l’appui financier et technique de la CENI et du PNUD/PAPE.
Frédéric R. Zoundi (Stagiaire)
Faso7