« Anticiper, c’est surtout être capable d’agir de manière proactive pour transformer l’avenir » (Gal de Brigade Aimé Barthelemy Simporé)


La première édition du Forum de la Recherche Stratégique sous le thème, « Ruptures et anticipation stratégiques : défis, Enjeux et Postures pour les États » a été lancée ce 27 juillet 2023 à Ouagadougou. Ce forum a réuni plusieurs acteurs de la sécurité et de la défense et des chercheurs nationaux et internationaux.
Réuni autour du thème, « Ruptures et anticipation stratégiques : Défis, Enjeux et Postures pour les États », les acteurs de la sécurité, de la défense et les chercheurs échangent sur la sécurité dans toutes ses formes, afin de renforcer la capacité des États africains en général, sahéliens en particulier, à mieux comprendre et anticiper les ruptures et surprises stratégiques.



Il s’agit pour eux de proposer des solutions innovatrices en vue de relever les défis que ces ruptures et surprises stratégiques posent et d’apporter des réponses appropriées aux enjeux qu’elles soulèvent.
Selon le Directeur Général du Centre National d’Etudes Stratégiques(CNES), Général de Brigade Aimé Barthelemy Simporé, une rupture géopolitique stratégique s’est opérée dans la géopolitique du Burkina Faso. En effet, le Burkina Faso a « subitement basculé dans l’œil du cyclone des attaques terroristes meurtrières ». Ce qui a mis l’Etat en difficulté sur sa capacité à mobiliser ses ressources stratégiques afin d’apporter des réponses efficaces. D’où la nécessité de se réorganiser, de s’adapter, d’innover, de réinventer avec une capacité de réagir promptement et efficacement.
Ainsi, le Général de Brigade Aimé Barthelemy Simporé a laissé entendre que beaucoup de défis sécuritaires qui assaillent les Etats trouvent leurs fondements dans le déficit d’anticipation stratégique. Et la problématique de l’anticipation stratégique, celle de transformer une vision en action est le cœur du sujet de ce forum.
« Anticiper ce n’est pas seulement pouvoir connaitre ou prédire l’avenir ! C’est surtout être capable d’agir de manière proactive pour transformer l’avenir selon sa vision souhaitée », a-t-il déclaré.



Dans son discours d’ouverture, le ministre en charge de la sécurité, Emile Zerbo, a noté que ce forum est un moment privilégié ou « les frontières s’effacent », les « barrières tombent », et la « coopération internationale se renforce ».
Il constitue de son avis une plateforme d’échange et de dialogue entre les chercheurs, les experts, les décideurs politiques et les acteurs de la société civile pour proposer des solutions innovatrices et durables pour faire face aux défis complexes.
S’agissant du thème du colloque, le ministre en charge de la sécurité l’a qualifié d’une « pertinence incontestable ».
« Les incertitudes qui pèsent sur l’évolution de l’environnement international et son haut degré d’imprévisibilité obligent les Etats à intégrer dans leurs approches de préservation de leurs équilibres stratégiques, le risque de surprises ou de ruptures stratégiques », a-t-il noté.



Selon Dr Sampala Balima, commissaire général du forum, les participants s’interrogeront sur la posture des Etats face aux enjeux et aux défis qui y sont liés.
« L’objectif est non seulement de fédérer la réflexion, mais également la capacité de nos Etats dans la compréhension de l’environnement stratégique de sorte à pouvoir se prévenir d’éventuelles surprises stratégiques », a-t-elle déclaré.



Au cours de ce forum de 48 h soit du 27 au 28 juillet 2023, les participants, venus de plusieurs pays dont du Benin, Mali, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal, au nombre de 200, porteront leur regard sur trois axes de réflexions. Il s’agit de l’axe 1, « typologie et sociologie des ruptures stratégiques : décryptages et clés de compréhension », l’axe 2, « les défis et les enjeux des surprises et ruptures stratégiques », et l’axe 3, « le rôle des structures de recherche stratégique dans le développement des capacitives d’anticipation stratégique de l’Etat ».