Tribune – « Cuba est un ami éternel des peuples africains, pas un État soutenant le terrorisme ! » (Centre Thomas Sankara et le Parti Révolutionnaire des Peuples Africains)


En prélude au 70e anniversaire de la révolutionnaire cubaine du 26 juillet 1953, le Centre Thomas Sankara et le Parti Révolutionnaire des Peuples Africains ont produit une déclaration rendue public ce 23 juillet 2023 et mettant en avant l’amitié solide et historique entre Cuba et les peuples africains. La déclaration souligne le rôle essentiel de Cuba dans la lutte pour la liberté, la dignité et la souveraineté des nations africaines, tout en dénonçant les accusations de terrorisme portées à son encontre.
Déclaration : Cuba est un ami éternel des peuples africains, pas un État soutenant le terrorisme !
L’amitié durable entre Cuba et les peuples du Burkina Faso et de l’ensemble du continent africain ne peut être résumée de manière appropriée en quelques paragraphes. En tant que peuple soumis à l’esclavage, au colonialisme, au néocolonialisme et à l’impérialisme depuis plusieurs centaines d’années, peu de peuples du monde connaissent mieux notre lutte et notre douleur que les peuples de Cuba, d’Amérique latine et des Caraïbes. En 1983, notre pays a eu le courage de défier un ordre mondial fondé sur l’exploitation du plus grand nombre pour l’enrichissement de quelques-uns. Thomas Sankara, notre brillant leader, nous a conduits avec honnêteté, intégrité et bravoure alors que notre peuple s’organisait pour affirmer sa dignité et sa place dans le monde. Nous nous demandons souvent ce qu’il serait advenu de notre pays et de notre peuple si l’impérialisme n’avait pas pénétré et renversé notre processus révolutionnaire. Cuba répond à cette question.
Révolution née à la fin tumultueuse du vingtième siècle, à une époque où les nations exploitées du monde déclaraient leur souveraineté, Cuba est la révolution qui a survécu. Cuba a été plus qu’un frère pour les nations africaines, Cuba est une extension de l’Afrique dans les Amériques. Cuba danse au rythme des rythmes africains. Le sang africain coule dans les veines cubaines. Et les Cubains meurent aux côtés des Africains sur le champ de bataille ou dans la brousse.
L’État cubain est organisé de manière à répondre aux besoins fondamentaux de tous ses travailleurs. Cuba offre à tous ses citoyens des soins de santé universels et gratuits ainsi qu’une éducation à tous les niveaux. Elle a formé tellement de médecins qu’elle est en mesure d’en envoyer dans le monde entier, y compris en Afrique. Contrairement à l’Occident qui construit son économie en forçant les nations pauvres à la dépendance, Cuba est un champion de la souveraineté et de l’anti-impérialisme. Cuba ne se contente pas d’envoyer ses propres médecins, elle forme des Africains à la médecine, tant à l’École latino-américaine de médecine de Cuba que dans les hôpitaux universitaires d’Afrique, dont certains ont été fondés par Cuba.
Notre révolution a toujours été une amie de la révolution cubaine. Sous la direction de Thomas Sankara, notre révolution a organisé le peuple en Comités de défense de la révolution (CDR), largement inspirés des Comités de Defensa de la Revolución (CDR) de Cuba. Thomas Sankara a reçu la plus haute distinction à Cuba en se voyant décerner l’Ordre José Martí. Nos révolutionnaires ont été envoyés se former à Cuba et Cuba a envoyé des volontaires pour nous aider à mener à bien nos campagnes d’alphabétisation et de vaccination. Même nos slogans révolutionnaires sont les mêmes. Chaque fois que nous déclarons fièrement « Ma patrie ou la mort, nous vaincrons », nous rendons hommage à Cuba, que nous le sachions ou non.
Pourtant, aujourd’hui, Cuba est classé comme « État soutenant le terrorisme », une étiquette qui lui a été attribuée par les États-Unis. Cuba n’est pas un pays militariste. Cuba n’a pas des milliers de bases militaires dans le monde, présentes sur tous les continents. Cuba ne lance pas de drones qui tuent des civils innocents, y compris des enfants, dans des pays comme le Yémen, l’Afghanistan ou la Somalie. Cuba n’utilise pas son pouvoir économique pour imposer des sanctions à des pays afin d’affamer leurs civils ou de les empêcher de recevoir des soins médicaux.
Les espions cubains ne déstabilisent pas les pays pauvres, ne renversent pas les gouvernements populaires, ne truquent pas les élections, n’organisent pas de coup d’État et ne commettent pas d’assassinats politiques visant des dirigeants africains ou latino-américains. Le camp de torture qui fonctionne sur l’île de Cuba, dans la ville de Guantanamo, n’appartient même pas au gouvernement cubain et n’est pas géré par lui. La grande ironie de notre époque est que le pays responsable de tous ces actes de terreur n’est autre que les États-Unis eux-mêmes.
Pendant des décennies, les États-Unis ont imposé un blocus au peuple cubain, privant ses citoyens de l’accès à certaines technologies et coûtant des milliards de dollars à l’économie cubaine.
Cuba est une petite île des Caraïbes dont l’histoire est marquée par une résistance contre l’esclavage. Le colonialisme et l’impérialisme. Les États-Unis sont le pays impérialiste le plus dominant du monde. Ils peuvent donc être décrits à juste titre comme un tyran qui tourmente les nations moins puissantes pour les contraindre à se soumettre à sa volonté.
Nous sommes résolument et indéfectiblement solidaires du gouvernement et du peuple cubains. Nous exigeons que les États-Unis retirent Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme. Nous insistons sur le fait que les États-Unis n’ont pas le droit de désigner un État autre qu’eux-mêmes et leurs alliés de l’OTAN comme « État soutenant le terrorisme ». Nous exigeons également que les États-Unis lèvent le blocus qu’ils ont imposé à Cuba au cours des six dernières décennies et qu’ils mettent fin à toute guerre économique contre Cuba.
L’unité de Cuba et de l’Afrique vivra à jamais,
Patria o muerte, venceremos!
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Signé,
Centre Thomas Sankara pour la libération et l’unité africaine
Parti révolutionnaire de tous les peuples africains-Burkina Faso