Gestion efficace des déchets plastiques : Le Burkina Faso veut s’inspirer du modèle ghanéen


La séance plénière du 21 juillet de l’Assemblée Législative de Transition a abordé une question importante concernant l’impact de la Loi N°017 de 2014 au Burkina Faso. Cette loi, adoptée depuis le 20 mai 2014, interdit la production, la distribution et la commercialisation des sachets et emballages plastiques non biodégradables dans le pays.
Le Ministre chargé de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, a été interpellé par les députés Nemata Zoungrana et Sié François D’Assise Coulibaly pour dresser un bilan de la mise en œuvre de cette loi, ainsi que pour aborder les perspectives d’amélioration.
Dans sa réponse, le Ministre Baro a dressé un bilan en trois volets : juridique, politique et opérationnel.
Sur le plan juridique, le gouvernement a adopté des textes d’application pour rendre la loi effective. Ces textes incluent des décrets et des arrêtés régissant les contraventions et les amendes, les conditions d’utilisation, de récupération et d’élimination des emballages plastiques, ainsi que la procédure d’homologation des emballages biodégradables.
« Nous avons mis en place un cadre juridique solide pour assurer une mise en œuvre efficace de la loi », a indiqué le Ministre Baro.
Sur le plan politique et opérationnel, le gouvernement a entrepris diverses actions pour sensibiliser et impliquer les acteurs concernés. Des campagnes médiatiques de sensibilisation ont été menées, des contrôles réguliers ont été effectués, et des opérations d’achat ont été lancées pour collecter les déchets plastiques. De plus, une stratégie nationale de gestion des déchets plastiques pour la période 2023-2027 a été élaborée et validée.
« Nous avons réussi à susciter un changement de comportement chez certains acteurs économiques, qui ont adopté des alternatives telles que le papier pour le conditionnement de leurs produits », a souligné le Ministre.
Cependant, malgré ces progrès, le Ministre a admis que des défis subsistent. Les principales difficultés relevées sont notamment le caractère partiel et technique de la loi, la difficulté de distinguer visuellement les emballages biodégradables des non-biodégradables, ainsi que les coûts élevés des dispositifs de contrôle et les risques sanitaires associés à leur manipulation.
Pour faire face à ces défis, le gouvernement envisage plusieurs solutions. Il est prévu de réviser la loi pour la rendre plus adaptée au contexte national en retirant les dispositions techniques trop complexes et en ajustant les sanctions pour faciliter son application.
Le Ministre Baro a ajouté : « Nous prévoyons également d’encourager le dialogue avec tous les acteurs concernés et de mettre en place des mécanismes incitatifs pour favoriser le recours aux alternatives plastiques »
Le dispositif normatif actuel a été également remis en question, et le Ministre envisage de s’inspirer du modèle du Ghana qui a réussi à gérer efficacement les déchets plastiques sans une interdiction totale.
En conclusion, bien que des progrès aient été réalisés dans la gestion des déchets plastiques au Burkina Faso, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour relever les défis persistants.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7