Ecole Nationale de Police : La promotion ‘’Reconquête’’ prête à relever le défi sécuritaire avec honneur

Après deux ans de formation, la 52e promotion de l’Ecole Nationale de Police a effectué sa sortie officielle ce vendredi 21 juillet 2023, au cours d’une cérémonie placée sous le thème : « Contribution de l’Ecole Nationale de Police à la mise en œuvre de la Politique de Sécurité Nationale « .

Forte de 936 policiers, dont 747 de la Police nationale et 189 de la Police municipale, la promotion baptisée « Reconquête » a pour parrain, l’opérateur économique Lassiné Diawara.

Pour cette promotion, l’Ecole nationale de Police a apporté une innovation au niveau de la formation. En effet, les élèves sous-officiers de la Police nationale ont effectué une formation d’aguerrissement en combat, en technique d’intervention, pendant trois semaines au Centre d’entraînement des unités d’intervention de la direction générale de la Police nationale à Badnogo.

Pour la Police nationale, tous les élèves ont été mis à la disposition de la direction générale de la Police municipale pour l’apprentissage des techniques d’intervention dans les domaines spécifiques propre à la Police municipale.

« L’objectif principal de cette innovation est d’adapter la formation initiale de policiers aux exigences du terrain en s’inspirant des retours d’expérience des actions de terrain », a affirmé le Directeur général de l’École Nationale de Police, Commissaire divisionnaire de police Oumarou Songné.

S’adressant aux stagiaires, il leur a laissé entendre qu’ils sortent au moment où notre pays traverse les moments décisifs de son histoire et le besoin en effectif est devenu une nécessité absolue.

 » Vous avez fait preuve de discipline et de dévouement dans l’apprentissage de votre métier. C’est maintenant que commence votre carrière professionnelle (…). Soyez au service de la population afin de susciter sa collaboration pour réussir ensemble la production de la sécurité », a-t-il déclaré.

Le parrain de la promotion, Lassiné Diawara, a décidé de prendre en charge 22 meilleurs élèves, dont 16 en vélomoteur et 6 en ordinateur portable. Il a promis également prendre en charge les frais de dossier de permis de conduire de toute la promotion. Selon lui, ses filleuls quittent la vie de l’école pour l’école de vie qui est fortement semée d’embûches au regard du contexte sécuritaire du pays.

 » Pour réussir dans toutes vos entreprises, ayez le sens de l’action et de son utilité. (…) Soyez courageux, audacieux avec un esprit d’imagination fertile et vous réussirez. Je vous exhorte à rompre avec des pratiques peu recommandables qui n’honorent pas votre corps comme la corruption, la concussion et le favorise », a-t-il déclaré en les invitant à garder en mémoire la devise de l’école qui est,  » Bien apprendre pour mieux protéger « .

Sawadogo Sayouba, Délégué de promotion, prenant la parole au nom de la promotion a annoncé qu’au regard des menaces que le pays traversent, ils sont prêts à relever le défi.

« Face à ces menaces, la 52e promotion, par ma voix, s’engage aux côtés des aînés, à contribuer efficacement à relever le défi sécuritaire avec honneur, fierté et surtout dans le professionnalisme », a-t-il assuré.

De l’avis du ministre de l’administration Territoriale de la Décentralisation et de la Sécurité, Émile Zerbo, cet effectif vient à point nommé, car il renforcera les ressources humaines des Forces de Sécurité Intérieure dans ce contexte de lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme en particulier.

Sur le choix du thème, le ministre a laissé entendre que la pertinence de ce choix se situe à deux niveaux.

« D’une part, pour la reconquête du territoire national, il n’y a pas que les stratégies et les armes qui puissent nous assurer une victoire totale sur l’ennemi. D’autre part, reconquête ne saurait s’opérer sans l’intégrité morale des hommes et femmes qui en ont la charge », a-t-il déclaré.

Bassolma Bazié, ministre d’Etat, ministre de la fonction publique, a quant à lui expliqué que le thème qui a été choisi et le nom conféré à la promotion signifient « aller au front, se sacrifier pour que le pays puisse s’en sortir ».

 « Nous n’allons pas reculer d’où le nom de baptême qui leur a été conféré, reconquête. Nous sommes en train d’avancer de façon vaillante, de façon sacrificielle, de façon douloureuse. Des frères Burkinabè, des sœurs peut-être auraient à tomber, c’est pas notre souhait (…) mais nous allons aller de façon sereine à cette reconquête et à la victoire historique pour l’ensemble du peuple burkinabè », a-t-il affirmé.

En rappel, avec 942 élèves enregistrés à l’entrée à l’Ecole Nationale de Police, 936 ont été admis après les évaluations. Un élève a été ajourné pour insuffisance de résultats, 3 pour enquête de moralité non concluante. Cette 52e promotion a enregistré deux décès, dont un sous-officier de la police nationale et un assistant professionnel de la police municipale.