Burkina Faso : Le GRAAD présente les résultats d’une étude menée sur la COVID-19

Le Groupe de recherche et d’analyse appliquées pour le développement (GRAAD) a présenté au cours d’un café de presse ce jeudi 20 juillet 2023 à Ouagadougou, les résultats d’une étude menée sur les impacts socio-économiques de la COVID-19 sur l’économie, la cohésion sociale et la gouvernance au Burkina Faso.

Au niveau de l’économie, l’étude indique que les entreprises formelles ont été plus résilientes que celles qui sont dans le secteur informel. Cela s’explique par les mesures palliatives comme l’instauration du télétravail au sein de ces entreprises.

Cependant, la fermeture temporaire des entreprises qui évoluent dans l’informel a occasionné une baisse des chiffres d’affaires. Selon le rapport, 71,4% des entreprises soumises à l’étude ont enregistré une baisse du chiffre d’affaires de 14% en moyenne. Les ménages ont également subi cette régression économique avec la baisse des revenus mensuels.

Au même moment, le déficit budgétaire de l’Etat a doublé par rapport à 2019 passant de 229,2 milliards à 524,6 milliards en 2020. Le produit intérieur brut chute à 1,9% en 2020 ce qui a alors créé une légère augmentation du taux de chômage.

Secrétaire exécutif du GRAAD, Gountièni D. Lankoandé (au milieu), Directeur du CORUS Joseph Soubeiga (à droite) et Ruth Hein, Statisticienne au GRAAD (à gauche)

Sur la vie communautaire, des indices de calcul ont permis de mesurer l’incidence sociale de la COVID-19. En effet, la pandémie a entraîné un recul de la cohésion sociale de 5,4% selon la recherche menée sur les 1 059 ménages dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Ces villes ont été choisies en tenant compte de « l’importance en termes de cas de COVID-19 confirmés », a laissé entendre le secrétaire exécutif du GRAAD, le Dr. Gountièni D. Lankoandé.

En sus de ces résultats, l’étude a montré que la pandémie a creusé davantage la méfiance entre les populations et l’autorité publique. Elle montre que « moins d’une personne interrogée sur dix (0,4) a une confiance totale aux statistiques officielles sur la COVID-19 communiquées par l’Etat ». 61% de ces personnes imputent des cas de détournements des fonds alloués à la lutte contre la COVID-19 au gouvernement.

Les résultats de ce travail de recherche qui a duré 3 ans devraient permettre au gouvernement et aux citoyens d’avoir « des comportements où des réponses plus efficaces, plus robustes dans le cadre de crises qui pourraient survenir et qui sont similaires au COVID-19 », a expliqué le Dr. Gountièni D. Lankoandé.

L’atelier a duré près de 2 heures. Il a connu la participation du directeur du Centre des opérations en réponse aux urgences sanitaires (CORUS), le Dr. Soubeiga. Le GRAAD prévoit un atelier avant la fin du mois d’août 2023 pour présenter le rapport final. La mise en œuvre de cette étude est financée par le CRDI Canada dans trois pays africains.

Frédéric R. ZOUNDI, Awa Savadogo (Stagiaires)

Faso7

 

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