Burkina Faso : Des journalistes formés sur les comptes-rendus des audiences


Une vingtaine de journalistes ont reçu des rudiments sur les comptes-rendus des audiences, ce jeudi 22 juin 2023, à la maison de l’avocat, à Ouagadougou. Cette formation entre dans le cadre de la semaine du jeune avocat organisée par l’Union des jeunes avocats du Burkina (UJA-B).
Placée sous le thème, « Les défis contemporains de la profession d’avocat« , la semaine du jeune avocat bat son plein à Ouagadougou. Pour l’occasion, l’Union des jeunes avocats du Burkina (UJA-B) a convié les hommes de médias à une formation sur les comptes-rendus des audiences. Cette formation s’est déclinée sous deux communications, dont la chronique judiciaire et ses limites, et les termes techniques, dont la connaissance de la procédure et de la terminologie.
De l’avis de Me Antoine Kaboré, modérateur, il était nécessaire de faire un clin d’œil à la presse. « On s’est rendu compte qu’il y a un intérêt pour la presse et nous avons constaté qu’il était nécessaire d’échanger avec vous sur un certain nombre de règles de pratique », a-t-il déclaré. « Quand on lit parfois certains comptes-rendus, ça donne de la méfiance », a relaté Me Antoine Kaboré, modérateur.
Ce que les juristes attendent du journaliste notamment le chroniqueur judiciaire, c’est d’observer dans un premier temps et d’écrire dans un second temps. Cette observation se fait de façon intermittente, directe et constante.
Au regard des conditions de l’observation qui exigent que le journaliste ne puisse pas filmer, ni enregistrer, ni prendre des photos, Me Batibié Benao a conseillé les journalistes de rencontrer les acteurs pour tout procès qui s’annonce afin de pouvoir faire un bon compte-rendu. A l’écouter, certains acteurs sont prêts à collaborer avec les journalistes, mais ils ont une crainte sur le traitement des informations. « La difficulté, c’est la crainte des magistrats sur l’exploitation des informations », a-t-il noté.
En ce qui concerne les limites de la chronique judiciaire, Me Batibié Benao a soulevé des points qui rendent difficile l’écriture, dans laquelle il faut faire ressortir la finalité de l’observation, les questions du procès. « Les conditions de l’observation sont une limite. La grande dose de subjectivité. Le poids de présomption ou de préjugés. L’image que vous voyez de l’avocat. Quelle est l’idée qu’on se fait des victimes. Quelle idée que vous avez sur les juges, les avocats ? », a-t-il énuméré.
A la suite de Me Batibié Benao, le Substitut du Procureur, Hippolyte Ouédraogo a abordé les aspects techniques en deux parties. Il s’agit de la connaissance de la procédure, de la terminologie et le contenu des chroniques judiciaires.



Sur le contenu du compte-rendu d’audience, il faut certaines informations notamment le nom de l’affaire et les infractions qui sont visées et il faut préciser la juridiction qui a été saisie. Par ailleurs, le Substitut du Procureur recommande de relater les faits, de faire l’économie des plaidoiries des avocats de la partie civile, du réquisitoire du parquet et des plaidoiries de la défense. A la fin, livrer la décision rendue.
Hippolyte Ouédraogo, dans sa communication, est également revenu sur les définitions des différentes termes que peuvent utiliser les journalistes pour un compte-rendu d’audience bien en phase avec les attentes du monde judiciaire.
Les journalistes qui ont pris part à cette formation ont apprécié l’initiative. C’est le cas de Guezouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), qui a souhaité que de tels cadres se perpétuent pour permettre aux journalistes de se familiariser avec le monde judiciaire.