BAC 2023 au Burkina Faso : Le logiciel, la difficulté majeure des acteurs engagés


« Je suis avec le ministre de l’enseignement supérieur. Qui connaît son nom ? Vous l’avez déjà vu dans les médias ? Qui connaît mon nom ? A Saaba, ici, il n’y a pas de télé…», a parlé le ministre de l’Éducation nationale de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationale, Joseph André Ouédraogo. Une façon pour le premier responsable de ce ministère de détendre l’atmosphère et diminuer le stress des candidats en lice pour le Baccalauréat session 2023. Cette phrase a fait éclater la salle de rire.
Son accompagnateur, le Pr Adjima Thiombiano, lui, les a encouragés à ne pas fléchir. « Vous savez actuellement ce qui caractérise le Burkina Faso et chaque Burkinabè doit se battre, donc actuellement, vous êtes des VDP et un VDP ne tombent pas, il remporte toujours des victoires. Vous devez ressortir de cette bataille avec votre BAC en poche et on espère que vous serez de vrais VDP », a-t-il laissé entendre.
Sur ces mots, les deux ministres ont ouvert l’enveloppe contenant les sujets de Français, la première épreuve du Baccalauréat 2023. Ainsi, ils ont lancé le top départ de ces examens sur tout le territoire national, au sein de l’école Wend-Puiré de Saaba dans le jury 202, ce, après avoir été dans certaines salles pour manifester les mêmes encouragements à l’endroit des candidats.



Selon le ministre de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Joseph André Ouédraogo, il s’agit d’un message d’encouragement, car l’année a été « éprouvante pour l’ensemble des acteurs, dont les élèves, candidats ».
« En lançant le BAC à Saaba, j’ai une pensée pour l’ensemble des candidats et des candidates surtout à ceux d’entre eux qui se situent dans les zones à forts défis sécuritaires. Une pensée pour eux parce qu’ils ont fait preuve de courage dans la résilience. Je leur dis de tenir toujours parce que le bout du tunnel n’est pas loin », a-t-il déclaré.
Le BAC a été lancé avec quelques difficultés notamment, celle liée au nouveau logiciel mis en place. De l’avis du ministre Joseph André Ouédraogo, les examens étaient gérés par plusieurs logiciels qui étaient la propriété de personnes privées et d’individus, mais depuis son arrivée, le ministère a été doté d’un logiciel propre à lui.
« La difficulté majeure qui sera réglée sous peu, c’est le logiciel que nous attendons, mais nous avons eu l’assurance des autorités que nous allons le recevoir incessamment », a informé Nerbewendé Sawadogo, président du jury 202 qui enregistre 268 candidats, dont 107 filles et 161 garçons.



Ce logiciel doit sa mise en place à la performance d’une équipe dynamique, la direction des services informatiques qui a travaillé gratuitement, selon les informations données par le ministre chargé de l’éducation nationale.
« C’est un acte de haut patriotisme que moi, je salue par ces moments où les ressources sont rares », a apprécié le premier responsable du MENAPLN.
S’agissant des insuffisances liées à cette organisation, il a présenté ses « excuses » et s’est engagé « à mieux faire les éditions suivantes ».
« Je comprends par ailleurs l’inquiétude forte des partenaires sociaux. Ils l’ont exprimée hier. Je les ai entendus », a-t-il annoncé.
« Il faut que les gens sachent que le MENA n’avait pas de logiciel qui en réalité était la propriété de personnes privées et d’individus, moyennant bien sur ce que vous savez. J’ai mis fin à ce système. Je vais me faire des adversaires, voir des ennemis, mais ce qui compte pour moi, c’est l’intérêt supérieur du pays », a informé Joseph André Ouédraogo.
« Il ne faut pas oublier que notre pays aussi est en guerre et rien que pour stabiliser la liste des candidats, jusqu’à 4h du matin, j’étais en veille pour régler des problèmes, déplacer des candidats. Il ne faut pas que certaines personnes oublient le contexte, ça n’a pas été facile, mais grâce à Dieu et aux mânes de nos ancêtres, nous avons pu parvenir à ce jour et on espère que les difficultés seront surmontées. L’histoire retiendra que sous moi, le MENA a eu son logiciel propre à lui. De ce fait, nous sommes affranchis de ce système qui prenait en otage nos examens. Nous avons dit non et des gens se sont investis ».
Pour cette session de Baccalauréat, 132 980 candidats dont 68 190 filles sont en lice pour décrocher le précieux sésame. Ces effectifs enregistrés sont en baisse de 6,84 %. Une baisse liée à la situation sécuritaire, selon le ministre en charge de l’éducation nationale.
En rappel, le Baccalauréat session 2023 a mobilisé 9 180 correcteurs au sein de 510 jurys. Pour la région du Centre, 42 074 candidats sont enregistrés. Les résultats du premier tour sont prévus pour le 29 juin ceux du second tour pour le 6 juillet 2023.