Ouagadougou : Pour son premier jour de travail, il trimbale un policier sur le capot de son taxi

Durant le mois de jeûne musulman 2023, Moubarak a fait fort. Chauffeur de taxi à Ouagadougou, pour son premier jour de travail, il se retrouve à la barre le 7 juin 2023, poursuivi pour six chefs d’accusation.

Moubarak, à la barre, est poursuivi pour violence sur agent public dans l’exercice de ses fonctions, refus d’obtempérer, défaut d’assurance, excès de vitesse, dégradation involontaire de biens, blessures involontaires. Face aux juges, Moubarak a reconnu une partie des accusations.

Dans les faits, le jeune chauffeur a « trimbalé » un policier sur « une centaine de mètres » sur le capot de son taxi courant mars 2023, alors que celui-ci tentait de l’immobiliser pour un contrôle. Les faits se sont déroulés à Tampouy, un quartier populaire de la ville de Ouagadougou. Le policier est resté sur le capot du taxi du rond-point de la jeunesse jusqu’à la station Total, rapporte le tribunal.

Selon le prévenu, le jour de l’incident correspond à son premier jour de travail en qualité de chauffeur de taxi. Il devait se rendre au garage avant de commencer sa journée de travail.

« En route, j’ai mis du carburant dans une station. En reprenant la route pour contourner le rond-point (de la jeunesse, ndlr), j’ai entendu siffler. J’ai vu le policier me faire signe de m’arrêter. Arrivé, le policier en colère, a ouvert ma portière. J’ai refermé ma portière. J’ai alors demandé pourquoi il m’arrête. Il m’a seulement dit d’amener mon permis.

Au long du débat, j’ai eu peur et j’ai accéléré. Le policier a sauté sur le véhicule. Quand le policier est monté sur le véhicule, j’ai eu peur. C’est le policier qui a mis sa main à travers la portière pour caler la direction. C’est là qu’il y a eu l’accident. Et les gens ont commencé à me lyncher. C’est là que j’ai en entendu un coup de feu. Un collègue du policier est venu me menotter et m’a ramené au commissariat », narre l’accusé.

Je vais vous demander pardon

Dans sa déposition à la barre, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés mais réfute l’infraction liée à l’excès de vitesse, « le véhicule n’était même pas en forme », dit-il. Aussi, il nie être la cause de l’accident qui a conduit à la dégradation des biens et à une blessure sur la personne. « La direction (volant) a été braquée par le policier », dit-il pour s’expliquer.

A la suite des débats, le tribunal a donné la parole à l’accusé pour son « dernier mot ». « Le problème, je ne l’imaginais pas. C’est le jour où j’ai eu mon emploi, c’est ce jour que le problème a eu lieu. Je vais vous demander pardon », a-t-il fait savoir.

En dernier ressort, le tribunal l’a déclaré coupable de violence sur un agent public, refus d’obtempérer, excès de vitesse, dégradation involontaire de biens, blessures involontaires. Partant, il a été condamné à 18 mois de prison dont 12 ferme et à une amende de 1 million F CFA assorti de sursis.

Moubarak a également été sommé de payer la somme de 300.000 F CFA à Ezona, une dame dont les biens, des fruits exposés au bord de la route, ont été détruits.

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