Monographie sur les difficultés de la participation des jeunes et des femmes à la participation citoyenne et politique


Au Burkina Faso, les jeunes et les femmes sont les plus nombreux. Ils devraient occuper une place importance dans la gouvernance et le processus électoral. Fort malheureusement, ils restent fondamentalement en marge des questions électorales et politique.
C’est en raison de cela que le Consortium Groupe de Recherche-Action sur la Sécurité Humaine (GRASH) et le Cadre de Concertation Régionale pour la Gouvernance et la Sécurité (CCRGS) a réalisé le 30 et 31 Mai à Tenkodogo une monographie sur les difficultés de la participation des jeunes et des femmes à la participation citoyenne et politique dans la région du Centre-Est dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Accroitre la conscience citoyenne et l’inclusion des femmes et des jeunes à la gouvernance démocratique » avec l’appui technique de la CENI et le soutien financier du PAPE (Programme d’appui au processus électoraux). L’atelier a permis de réunir des jeunes et des femmes issues d’organisations de la société civile mais aussi des partis politiques de la région.
Ce fut un cadre d’échanges interactifs et de partage d’expériences entre les participants et le consultant Maitre Ali TRAORE. Les discussions se sont déroulées autours de trois points essentiellement. D’abord sur la compréhension de la notion de politique. A cette question les avis étaient partagés, pour certains la politique c’est la manière d’apporter sa contribution à la communauté. Pour d’autres c’est l’engagement dans les partis politiques. De ces discussions, il est retenu que la politique n’est pas seulement l’engagement dans les partis politique mais aussi l’engagement dans sa communauté en étant actif dans les partis politiques ou en participant en tant que bénévole
Ensuite, sur le caractère politique des OSC. Pour les participants les OSC sont politiques et cela se caractérise par leur capacité d’attirer l’attention des hommes politiques et des membres du gouvernement sur la gestion du pays. Aussi, pour eux l’action des OSC vise à soutenir les actions et à accompagner les populations. Par ailleurs ce sont des acteurs qui connaissent les réalités des communautés et de par leur engagement citoyen ils peuvent apporter des solutions à travers les accompagnements dans les programmes et politique de l’Etat.
En outre, il a aussi été question de la notion de citoyenneté. La citoyenneté désigne l’exercice des droits et des responsabilités que nous avons en tant que citoyens vis-à-vis de notre Etat. Le bon citoyen c’est un individu qui est actif de par sa contribution à la gestion de sa communauté. Par ailleurs, le citoyen c’est un individu qui jouit des droits et doit qui s’acquitter de ses devoirs.
Parmi ces droits nous avons les droits civiques qui sont les droits rattachés au statut de citoyen, c’est le droit de participer à la gestion de sa cité. C’est aussi le droit de participer aux élections en tant qu’électeur ou candidat. A cela s’ajoute la question de l’engagement citoyen.
Pour les participants, l’engagement citoyen peut se manifester à travers l’appartenance à un parti politique ou à une OSC. Aussi il y’a l’action de certains leaders communautaire qui du fait de leur statut peuvent contribuer à leur communauté. Pour d’autres cet engagement peut être fait de façon individuelle ou collective à travers les activités qu’ils exercent au profit de la communauté.
Enfin, ce cadre de réflexion a permis de déceler les difficultés liées à la participation des jeunes et des femmes et leur inclusion au processus démocratique identifier des pistes d’actions pour booster leur pleine participation à la gouvernance démocratique.
Des difficultés des jeunes identifiées par les participants on peut citer :
- Le manque de formation, d’expérience et de confiance des jeunes
- Le manque de financement et d’accompagnement des jeunes qui veulent se lancer dans la politique : cela freine leur engagement qui ils n’ont pas les moyens nécessaire pour leur campagne
- L’insuffisance d’infrastructure
- Les pesanteurs socioculturelles
- L’ethnicisme il s’agit des considérations ethniques dans les partis ce qui freine considérablement l’élan de certains jeunes qui souhaitent s’engager
- Le manque de sensibilisation des jeunes sur la participation politique
- Le manque de confiance des jeunes en leurs capacités
En ce qui concerne les difficultés des femmes les participants ont relevé les points suivants :
- Les pesanteurs socioculturelles : certains hommes ne permettent pas à leurs épouses de participer à la vie politique compte de certains préjugés. Aussi les considérations ethniques et culturelles qui relèguent la femme au second plan.
- Le manque de financement et d’accompagnement
- Le faible niveau d’instruction des femmes
- Le statut de la femme dans la société
- Le manque d’accès à la terre
Il est donc clair que l’implication des jeunes et des femmes au processus démocratique est d’une importance capitale. C’est pourquoi des recommandations ont été faites au cours de cet atelier pour faciliter leur implication. Parmi ces recommandations on peut retenir :
- Impliquer d’avantage les jeunes dans les instances décisionnelles
- Sensibiliser et former les jeunes sur la nécessité de leur participation
- Sensibiliser les populations sur les pesanteurs socioculturelles
- La mise en place de projet dans le but d’accroitre l’engagement des femmes
- Développer des partenariats au profit des femmes
En sommes, cet atelier a permis de discuter les acteurs locaux, ce qui a permis de relever les difficultés majeurs et de proposer des solutions à ces difficultés. Cet atelier fut un cadre de sensibilisation des participants et ces derniers souhaitent la multiplication de telles initiatives.