Gratuité des soins des enfants et femmes enceintes : Le gouvernement veut digitaliser les flux financiers

Ce mardi 13 juin 2023, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou était face aux membres de l’Assemblée Législative de Transition (ALT), pour répondre à des questions relatives à l’état de mise en œuvre de la Politique de gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes ainsi qu’aux mesures prises par le gouvernement face aux insuffisances dans la fourniture des consommables, médicaments et les difficultés financières rencontrées par les comités de gestion des centres de santé.

La mise en œuvre de la Politique gratuité des soins au profit des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes, selon le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou, a connu des difficultés qui sont, entre autres, les arriérés de paiement des factures, les ruptures de médicaments et des irrégularités relevées dans les formations sanitaires lors des contrôles.

Aussi, certaines irrégularités entravent la mise en œuvre des mesures à savoir les surfacturations des coûts, les paiements à tort, les rackets et la vente parallèle des produits aux bénéficiaires.

Ces problèmes ont endetté l’Etat burkinabè à plus de 30 000 000 000 F CFA au 31 mars 2023. A en croire le Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou, de 2016 à fin mars 2023, l’État a payé 194 551 872 324 F CFA aux formations sanitaires contre une facture de plus 225 296 904 867 F CFA, soit un taux de paiement de 86,35%.

« Cette situation s’explique par une insuffisance d’allocation des ressources financières à la gratuité des soins. En effet, depuis le début de la mise en œuvre de la mesure, bien qu’ayant une tendance à la hausse, le taux d’allocation n’a pas encore atteint 85%. (…)

Les ruptures des médicaments sont engendrées en grande partie par les arriérés de paiements de l’État aux formations sanitaires. Cette situation ne permet pas aux formations sanitaires de régler normalement leurs dettes à la CAMEG qui ne peut faire sa commande qu’en fonction des fonds disponibles »

Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou

Malgré ces difficultés, la politique de gratuité des soins a enregistré des acquis. De 2016 à fin mars 2023, on note plus 125 000 000 de prestations gratuites offertes aux populations, l’augmentation avec contact de l’utilisation des services de santé par habitant chez les enfants de moins de cinq ans. A cela s’ajoute l’augmentation du taux d’accouchement assisté passant de 73% à 94% entre 2010 et 2021.

«  La mesure de gratuité des soins a contribué également à la réduction de la mortalité des femmes et des enfants de moins de 5 ans. En effet, de 2015 à 2021, le ratio de mortalité maternelle est passé de 330 à 223 décès pour 100 000 naissances vivantes et le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 81,7 à 48 décès pour 1 000 naissances vivantes », a fait savoir Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou.

Pour pallier les difficultés financières et les insuffisances liées aux ruptures de consommables et des médicaments, le gouvernement  compte améliorer la gestion financière des formations sanitaires périphérique avec la digitalisation des flux financiers. Il s’agit d’une phase pilote en cours dans huit Centres de santé et promotion sociale (CSPS) et de quatre Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA).

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Aussi, les CSPS, les CMA et les Centres médicaux des régions à fort défi sécuritaire seront accompagnés avec des subventions directes pour rehausser leur qualité de soins, avec une enveloppe de 11,5 milliards F CFA prévue, selon ministre.

« En digitalisant la feuille de soins, nous parviendrons à réduire les fraudes dans la facturation et améliorer l’usage rationnel des médicaments. Les simulations réalisées montrent que la digitalisation combinée à l’harmonisation des tarifs permettra de maîtriser les factures des formations sanitaires aux alentours de 30 milliards de F CFA par an », a-t-il laissé entendre.

Lazard KOLA

Faso7

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