Saaba : Des habitants bloquent la route principale en raison d’un litige foncier

La circulation a été momentanément interrompue ce lundi 12 juin 2023 sur la route principale de la commune de Saaba. Des habitants de la commune ont barré la voie pour exprimer leur mécontentement concernant un litige foncier les opposant au promoteur du groupe scolaire Guinkouma, situé en bordure de la route barrée.

Les manifestants s’opposent au projet du responsable du groupe scolaire Guinkouma de construire un mur pour clôturer une annexe de son établissement, également en bordure de la route principale de Saaba. Il est à noter que l’établissement et son annexe sont séparés par une voie.

Noufou Kaboré, l’un des manifestants, a expliqué que des négociations avaient été entamées en vain avec le propriétaire du groupe scolaire Guinkouma afin qu’il abandonne son projet de construction du mur.

« Nous sommes allés le voir, lui demandant de nous laisser une route pour que nous puissions facilement accéder à la route goudronnée en cas de maladie ou d’évacuation. Nous voulions que cela soit facile pour nous. Mais il a catégoriquement refusé. Il a construit le mur et a bloqué la voie. Les gens ont détruit le mur et ont libéré la voie », a expliqué le manifestant.

Noufou Kaboré a également indiqué que la mairie, la gendarmerie et le commissariat de police de Saaba avaient été contactés à propos de la question. « La gendarmerie, le commissariat et la mairie sont intervenus avec leurs techniciens. Ils ont affirmé que sur leurs plans, l’endroit où se trouve l’annexe du groupe scolaire Guinkouma est une voie, une zone verte. Ils ont demandé au promoteur de démolir ce bâtiment et de le construire à l’intérieur de son établissement », a précisé Noufou Kaboré.

Les manifestants attendent des éclaircissements de la part de l’autorité

Jusqu’à présent, l’annexe de l’établissement est toujours en place et la construction de la clôture a commencé. Noufou Kaboré, a souligné que la préfecture de Saaba avait été alertée dès l’étape de la mise en place des fondations du mur.

« Le préfet a même promis de venir. Il a fixé une date, mais quand nous sommes sortis pour l’attendre, il ne s’est pas présenté et a dit qu’il ne pourrait pas venir. Nous lui avons demandé quand il pourrait venir, mais il n’a pas précisé de date. Et depuis lors, on voit que la construction continue. C’est là, maintenant que nous sommes sortis, on a dit à celui qui construit là :  »va dire à celui qui t’a dit de construire là que nous on t’a dit d’arrêter le chantier, tu ne construis plus ici » », a-t-il déclaré.

De plus, Noufou Kaboré et ses camarades attendent des éclaircissements de la part de la mairie et de la préfecture de Saaba. « Si effectivement le terrain est une zone verte et que vous l’avez attribuée à quelqu’un, il n’y a pas de problème. Dites-nous simplement :  »Oui, nous l’avons attribuée à quelqu’un ». De plus, si vous lui avez attribué le terrain et qu’il souhaite construire, il devrait respecter les règles de construction. Normalement, je crois qu’il y a des modalités de construction. Ils vont construire un long mur, il y a déjà le mur de l’école qui est là. Ça sera un long couloir d’insécurité. Donc, même si on a attribué à quelqu’un, nous ne sommes pas d’accords qu’il construise un long mur pour que ça créer une insécurité pour notre quartier. Voilà pourquoi nous sommes sortis ! », a expliqué Noufou Kaboré.

Finalement, les manifestants ont levé leurs barricades sur la route vers 8h55, après avoir négocié avec la police. « Les autorités nous ont dit de libérer la voie, qu’à partir de cet instant, nous devrons veiller à ce que l’entrepreneur, même s’il vient pour ramasser ses matériels, nous devons les interpeller, ils vont venir savoir qui leur a donné les autorisations, qui leur a dit de construire », a indiqué Lassané Nana alias Koudougou, un autre manifestants.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7